Fort du succès de ses licences fortes (Street Fighter, Dragon’s Dogma, Monster Hunter) Capcom s’autorise le lancement d’une nouvelle franchise intitulée Kunitsu-Gami. En cette période difficile pour les studios de jeu vidéo y compris pour certains mastodontes, s’agit-il d’une prise de risque calculée ou complètement folle ?
En réaction au mal qui s’est répandu sur le mont Kafuku la prêtresse Yoshiro matérialise Soh son garde du corps. Avec l’aide des villageois, ils vont tenter de purifier les 12 portails corrompus mais de ces derniers s’échappent des Ikoku. Ces créatures maléfiques vont tout faire pour se mettre en travers de leur chemin.
Kunitsu Gami est patchwork de jeu d’action en vue à la 3eme personne avec des éléments de stratégie en temps réel combiné à du tower defense. Il a été développé par Capcom sous la houlette de Shuichi Kawata déjà précédemment en charge du composite Shinsekai Into the Depths qui mêlait exploration et style Metroid.
Le jeu débute par un apprentissage de la partie action pour maitriser les commandes de Soh avec validation des acquis. Ensuite survient la partie stratégique avec, le jour, l’assignation des taches aux paysans, leur répartition sur la carte, le tracé du chemin vers le Torii pour Yoshiro et la nuit l’élimination de ses assaillants.
Purifier tout élément affecté par la corruption donne des cristaux. Cette monnaie qui sert principalement à employer les paysans est à dépenser avec parcimonie car sa collecte est limitée. Il est possible de choisir entre bucheron pour le combat au corps à cops, archer pour les attaques à distance, ascète pour la défense.
Parfois des charpentiers peuvent également être mis à contribution pour réparer des équipements qui serviront à protéger Yoshiro. Restaurer les villages est la garantie d’obtenir des récompenses d’importance fondamentale pour progresser. Purifier des animaux octroie des rations de soins utiles aux paysans et à Soh.
Développé sous RE Engine, le moteur maison, Kunitsu Gami bénéficie de graphismes dépaysants, détaillés et multicolores. Le bestiaire varié fait preuve d’originalité même si la profusion d’ennemis occasionne de temps à autres de la confusion dans ce qui se passe à l’écran et quelques ralentissements.
Durant la phase de jour, le placement des personnages s’avère crucial. Malheureusement les limitations dans l’usage de la caméra et la difficulté à repérer le paysan sélectionné trop discrètement différencié conduisent à s’assurer parfois de ses choix ce qui en phase de nuit peut s’avérer préjudiciable.
La partie s’interrompt si le niveau de vie de la prêtresse est réduit à zéro. Quand il s’agit de Soh, sa forme spirituelle sous laquelle il ne peut combattre prend le dessus. Il conserve toutefois la possibilité de se déplacer et de donner des instructions aux paysans. En cas d’échec, le jeu reprend au dernier village libéré.
Pour un dépaysement total, Kunitsu-Gami est doublé en japonais avec un sous titrage en français. Immersives et adaptées à l’atmosphère onirique du jeu, les musiques composées par Chikara Aoshima sonnent avec justesse entre modernité et tradition comme ce fut déjà le cas pour la bande son de Shinsekai Into the Depths.
Si les premiers niveaux sont assez faciles à faire, la difficulté croit assez rapidement et rejouer certains passages pour obtenir le maximum de bonus est quasiment une obligation. Ainsi une quinzaine d’heures sera nécessaire pour venir au bout de l’histoire sans compter l’univers à explorer pour les amateurs du genre.
Comme l’a fait Capcom, soutenir Kunitsu Gami : Path of the Goddess avec ses airs de petit jeu indé n’a rien d’une folie. Captivant aussi bien visuellement que pour son lore, ce voyage au sein de la mythologie nipponne donne peut-être le la des productions à venir en limitant les couts tout en restant divertissant.
Kunitsu-Gami : Path of the Goddess
Disponible sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et PC