Mighty n°9 sur Xbox One

Après l’avoir testé durant la Gamescom 2015, j’ai enfin pu me forger un avis définitif sur Mighty n°9. Le monde est parfois compliqué et celui du jeu vidéo n’échappe pas à cette assertion. Dans l’impossibilité d’utiliser l’appellation Megaman, Mighty n°9 devait en être l’héritier.
Pour que sa nouvelle production action / plateforme voit le jour Keiji Inafune a fait appel au financement participatif avec Kickstarter. L’objectif initial de 900 000 dollars a été largement atteint. Avec 4 millions de dollars récoltés, Mighty n°9 figure parmi les plus belles réussites du site de Perry Chen.
Ainsi au 21eme siècle, seuls les robots s’affrontent afin de divertir les humains. Suite à une dysfonction généralisée, les robots deviennent incontrôlables exceptée l’unité n°9. Sous l’égide du docteur White, Beck devra affronter 8 autres robots Mighty afin d’éviter au monde entier une issue fatale.
Visuellement Mighty n°9 ressemble clairement à Megaman. L’interface quelque peu dépouillée confère au jeu un coté rétrogaming qui n’est pas déplaisant. Par contre le robot est particulièrement lourd dans ses actions comme dans ses déplacements.
L’animation n’est pas constamment fluide. Si l’idée d’estourbir les ennemis pour ensuite les assimiler rapidement et obtenir des bonus est intéressante, piloter Beck n’est pas agréable. Le level design est pauvre et le rythme vient à manquer au fur et à mesure que l’on progresse.
Il s’en dégage une sensation de monotonie qui nuit gravement au gameplay. De plus l’impossibilité de reprendre à certains points de passage pour augmenter artificiellement la durée de vie est assez indigeste. Heureusement les mini-défis parviennent un peu à briser cette dynamique de l’ennui.
Le graphisme coloré, le design sympathique des personnages et l’agréable musique de style 8 bits n’arrivent pas à contrebalancer ce sentiment. Même les cinématiques en plus d’être minimales sont bien trop pauvres pour impliquer le joueur dans l’histoire de Beck.
Les fans d’action plateforme trouveront néanmoins largement de quoi étancher leur soif de challenge, la difficulté de certains tableaux mettant à rude épreuve les aptitudes des plus aguerris. Les boss de fin de niveaux s’inscrivent dans la pure tradition du genre avec leur faille à déterminer pour pouvoir les éliminer.
La possibilité de se lancer dans l’aventure de manière non linéaire, la disponibilité du titre sur pratiquement toutes les plateformes, en support physique et en plusieurs langues constituent de réels atouts. Malheureusement Mighty n°9 n’est pas la suite attendue de Megaman.
Si les 67226 contributeurs sont crédités dans le générique des remerciements, il est toutefois légitime de se demander où sont passés les 4 millions de dollars récoltés car le résultat obtenu est à la hauteur d’une production requérant bien moins de fonds.