Dans mon test de Randal’s Monday sur PC, j’évoque les affinités existantes entre le jeu vidéo et le cinéma et qui se manifestent pour ce jeu sous forme de clins d’oeil. Avec Alien Isolation, la référence est bien plus directe.Plutôt que d’être une adaptation d’un des films de la saga de Ridley Scott, Alien Isolation est une création originale où l’on y retrouve tous les codes de l’univers Alien et plus précisément du premier opus, mon préféré.
Situé temporellement entre Alien et Aliens, le retour, le jeu concerne Amanda, la fille d’Ellen Ripley. Elle apprend que la boite noire du vaisseau Nostromo où officiait sa mère a été récupérée et se trouve sur la station spatiale Sebastopol.
Elle décide donc de s’y rendre afin d’en savoir plus sur la disparition de l’autre Ripley. A son arrivée, Amanda devra découvrir ce qui se passe sur cette station car ce qu’elle voit n’a rien de rassurant.
Après Total War : Rome 2, le studio anglais Creative Assembly qui s’est chargé du développement d’Alien Isolation propose de revenir à l’essence même de ce qui a fait le succès du film : l’ambiance. Tout d’abord bien qu’il s’agisse d’un jeu avec une vue à la troisième personne, il n’est pas du tout question de shoot à tout va mais plutôt d’infiltration.
Comme Sega l’éditeur du jeu, l’Alien est plus fort que toi. L’attitude à adopter pour rester en vie consiste plus à se cacher, récupérer des objets et résoudre des énigmes plutôt que chasser le monstre comme dans Evolve. Ainsi l’intelligence artificielle de l’Alien sans égaler celle d’un joueur est d’un très bon niveau. Il faudra veiller à ne pas attirer son attention :
- ne pas rester dans son champ de vision, s’accroupir s’avère souvent salutaire
- ne pas trop courir à cause du bruit que cela occasionne
- voire même retenir sa respiration
Malheureusement l’intelligence des autres personnages non jouables n’est pas aussi bonne. Mais après tout, c’est également le cas dans le film.
Après Randal’s Monday et son style de jeu à la Lucasart, celui d’Alien isolation comporte aussi des caractéristiques à l’ancienne.
La vie ne remonte pas toute seule, les sauvegardes se font auprès de bornes disséminées dans le jeu et le temps que prend l’opération augmente le stress de se faire surprendre. Enfin la non linéarité des niveaux peut conduire à devoir remonter une partie du parcours à cause d’un objet manquant ou une action non effectuée.
Beaucoup plus 21eme siècle, il est possible de jouer avec la Playstation Camera qui détectera les mouvements de votre tête et l’appliquera à votre personnage. Elle est également sensible aux bruits de la pièce où vous vous trouver pour jouer. Il faudra donc veiller à être discret IRL pour ne pas attirer l’attention dans le jeu.
Au niveau des graphismes, le style seventies du film est très bien conservé. L’accès à l’inventaire par exemple s’inscrit totalement dans charte, on croirait une interface du Nostromo. Le level design, loin d’être monotone est bien plus varié qu’une longue série de couloirs comme l’on pourrait s’y attendre. Il reste toutefois en deçà du style de l’irremplaçable H.R Giger.
Malgré un doublage en français d’assez bonne facture, comme pour le cinéma je préfère les voix originales. Cette option n’étant pas proposée depuis le jeu, je les ai obtenu en changeant le paramètre langues de la PS4. Toutefois avec cette astuce les sous titres apparaîtront aussi en anglais.
Indissociable du gameplay, dans un jeu où l’atmosphère prévaut, le rendu audio est excellent. La machinerie continue en tache de fond, le crescendo strident des violons, les bips des ordinateurs, tout y est. Avec en plus la reprise de la bande originale, Alien isolation est un véritable hommage au huitième passager.
Il n’évite pas une certaine répétitivité dans certaines actions à mener mais elle n’entache en rien le plaisir de jouer pour une vingtaine d’heures environ. Pour une plus grande immersion, j’ai d’ailleurs utilisé un casque qui certes fait un look à la princesse Leia mais surtout m’a isolé pour que dans le jeu, je ne m’entende pas crier.
Alien Isolation sur PS4
dispo le 07 octobre 2014