Hana & Alice mènent l’enquête

Comme en prélude au prochain festival international du film d’animation d’Annecy, j’ai assisté à la projection presse d’Hana & Alice mènent l’enquête. Sélectionné en compétition l’année dernière, le film de Shunji Iwai sort en salle le 11 mai.
Avec sa mère la petite Alice vient d’aménager. Dans son nouveau collège, elle apprend qu’un élève est mystérieusement décédé l’an dernier à la place qu’elle occupe. Ostracisée par ses camarades elle décide de mener l’enquête. Interroger Hana la jeune recluse de la maison voisine serait un bon début.
Dès les premiers instants, la magie et la poésie d’Hana & Alice opèrent. Shunji Iwai parvient à provoquer une réelle empathie pour ce duo d’héroïnes. Au fur et à mesure que l’enquête progresse ce sentiment se transforme en sympathie si bien qu’au final vous avez l’impression d’avoir deux nouvelles amies.
Partager le quotidien d’Alice et Hana participe également à faire du spectateur un habitant du Japon. Grâce aux différents paysages, l’immersion fonctionne et le dépaysement est total. De plus résoudre peu à peu les énigmes de l’histoire avec le point de vue de ces deux adolescentes est jubilatoirement régressif.

Pour obtenir un tel résultat Shunji Iwai a filmé de véritables acteurs dans le cadre de cette version animée mais aussi en 2004 pour le long métrage éponyme qu’il a réalisé. En 2016 il s’est chargé personnellement de l’animation des expressions faciales.
Les mouvements comme ceux où Alice exécute quelques pas de danse classique sont particulièrement fluides et réalistes grâce à la rotoscopie et au cel shading. Le réalisateur ayant fait appel à la modélisation 3D, poursuivre de nouvelles aventures en jeu vidéo serait une excellente continuité.
Voir le premier film d’animation écrit et réalisé par Shunji Iwai est un moment à vivre, prenez le temps d’écouter le générique A Fish in a Pool chantée par Hec & Pascal. Il illustre parfaitement la mélancolie douce amère qui se dégage de la bande son.