The Last of Us Part II, le Crépuscule du Mâle

En cette période d’anniversaire, il est impossible de ne pas évoquer la sortie de The Last of Us. Sony organisait des soirées de lancement, Christophe Baslestra faisait le déplacement, un vent nouveau soufflait à la tête des relations presse de Playstation France. Le sentiment de compter au sein d’une groupe de passionnés était fort.

7 ans plus tard, les événements vidéoludiques dans la vie réelle n’existent plus, Christophe Balestra a quitté Naughty Dog et les interactions avec Playstation s’effectuent par email ou en ligne à travers des présentations et des exposés techniques. La communauté est hiérarchisée avec des privilégiés et des laissés pour compte.
C’est en pleine crise sanitaire et suite à une période compliquée sur fond de conditions de travail difficiles au sein du studio qu’est sorti The Last of Us Part II. Après des DLC sur l’orientation sexuelle d’Ellie, l’heure est venue de connaitre la suite de ses aventures ainsi que celles de son compagnon de route Joël.

Ils ont trouvé leur place au sein d’une communauté de survivants où vivent également Tommy, le frère de Joël et Maria sa femme. Alors que l’infection qui a mis à mal l’humanité sévit toujours, d’autres factions ont aussi réussi à s’organiser. Appartenant à l’un d’entre elles, une certaine Abby poursuit un objectif directement lié au duo du premier opus.

The Last of Us Part II est un jeu d’aventure action en vue à la 3ème personne comportant de nombreuses phases d’infiltration. L’histoire se déroule 5 ans après les événements qui ont eu lieu dans l’épisode précédent. Elle débute gentiment par l’apprentissage des commandes avec lesquelles les joueurs de la première heure sont familiers.

Naturellement la situation va violemment se dégrader. D’une manière bien plus brutale que dans la première aventure, un choc émotionnel survient pour bousculer le joueur. Là où elle sonnait juste pour servir l’intrigue, cette marque de fabrique maison est trop artificiellement utilisée au point de faire ressembler le jeu à un slasher dont on est le héros.

Ce sentiment est toutefois compensé par des situations où l’implication du joueur est plus subtilement sollicitée comme lors de célébrations complices, au travers de mises en perspective voire même via des moments du quotidien. Comme au cinéma, on n’échappera toutefois pas à la gratuité de certaines scènes.

La jouabilité déjà mise en place dans The Last of Us Part I bénéficie dans le II d’un certain nombre de nouveautés comme la possibilité d’incarner Ellie ou Abby, d’interpréter des morceaux de guitare via une utilisation intuitive de la manette ou encore de résoudre des énigmes afin d’ouvrir des coffres au contenu généralement très profitable.

En vogue au point d’apparaitre dans des jeux qui ne sont pas des RPG, un arbre de compétences permet de développer sur 5 branches 5 aptitudes histoire de nuancer entre style basé sur l’infiltration et un autre plus rentre dedans. Cette latitude s’ajoute à la difficulté complétée par les modes Réaliste et Mort permanente via la mise à jour « Grounded » .

L’exploration est une composante importante de l’aventure. Indispensable pour compléter la collection de cartes d’Ellie ou de pièces pour Abby, elle permet aussi d’étoffer un arsenal conséquent et de l’améliorer grâce aux fameux établis. Si certains infectés s’avèrent plus coriaces que d’autres, le bestiaire manque singulièrement de diversité.

Fidèles à l’excellence du moteur maison, les graphismes encore plus que dans Uncharted 4 ou le Remaster sont une véritable invitation à la contemplation. La qualité des textures, le souci du détail, la profondeur des environnements et la richesse des jeux de lumière témoignent de la parfaite maitrise par le studio des possibilités de la PS4.

L’autre point fort de The Last of Us Part II réside dans l’audio. Les bruitages sont réalistes et renforcent grandement l’immersion. La bande son, afin d’amplifier les ressentis est utilisée sans fausse note notamment via les compositions de Gustavo Santaolalla. Enfin les voix françaises habitent leurs personnages sans démériter face à leurs homologues américains.

Là où le studio période Ballestra avait créé le consensus via une histoire universelle, distiller dans The Last Of Us Part II des thématiques progressistes était le pari risqué de Neil Druckmann. Bien que le jeu soit techniquement abouti avec une durée de vie d’au moins 30h, gare à l’effet The Last Jedi dont on a pu constater les conséquences sur la licence Star Wars.


The Last of Us Part II
Disponible sur PS4

The Last of Us Part II

54.90 €
9

Général

9.0/10

Pour

  • Les environnements
  • La musique
  • La durée de vie

Contre

  • Effet The Last Jedi

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

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