PIFFF 2019, la vie en rose, le genre en violet

Le rendez-vous parisien des amateurs de film de genre prolonge le plaisir d’un jour au Max Linder du 11 au 17 décembre. Pour cette 9ème édition l’équipe de Fausto Fasolu, Cyril Despontin et tous les membres de l’association Paris Ciné Fantastique a concocté un programme des plus subversifs.
Avec cette vue en contreplongée de buildings surplombés par un triangulaire vaisseau alien accompagné d’oiseaux noirs sous un ciel blafard, l’affiche est une belle métaphore du funeste destin d’une saga autrefois fantastique et pour laquelle le massacre est heureusement sur le point de se terminer.
International n’est pas un vain mot pour le PIFFF.  Des 9 longs métrages en compétition, certains proviennent d’Asie (Chine, Japon), d’autres d’Amérique du nord (États Unis, Canada) aussi d’Europe (Irlande, Belgique, Italie, Russie). A nouveau l’absence de la France en dit long sur l’efficacité du soutien du CNC pour le cinéma de genre.
La sélection s’apparente de plus en plus à la section cross over du FEFFS à savoir des films avec une base fantastique sur laquelle repose un autre genre. A mi-chemin entre Ghost et le Sixième Sens l’Extra Ordinary de Mike Ahem est une comédie tandis que I See You d’Adam Randall avec Helen Hunt verse dans le thriller.
La prolifération de films de super héros a saturé même certains fans toutefois, chinois et donnant dans l’épouvante Super me de Zhang Chong se démarque suffisamment pour capter l’attention. Avec The Nest de Roberto De Feo c’est plutôt le regard qui se constituera prisonnier d’une photographie onirique façon d’Argento.
Déjà présenté au FEFFS, the Hole in the Ground de Lee Cronin puise dans l’imaginaire folklorique nordique avec le classique doopleganger alors que Why don’t you just die de Kirill Sokolov renvoie vers l’anxiogène présentation aux parents transformée en mode Get Out de manière bien plus sanguinolente et organique.
Le genre trip psychédélique sera représenté par the Wave de Gille Klabin pour sa première en Europe. Les nouveaux canons de beauté au Japon seront passés au crible dans Vise d’Yasuhiko Shimizu. Enfin les discriminations sexuelles et raciales n’échapperont pas à la critique du sociétal Spiral de Kurtis David Harder.
Avec en ouverture Colour out of Space de Richard Stanley, la couleur de ce PIFFF sera donnée. Nicolas Cage dans l’adaptation d’un roman d’H. P. Lovecraft plaira surement aux fans de Sinking City.  Aimer le genre c’est aussi avoir un coté SM alors devant Dogs don’t wear pants en clôture le climax devrait être atteint.
Les films hors compétition seront aussi marqués documentaires avec Archeologist of the Wasteland portant sur le fondateur du musée Mad Max, Leap of Faith consacré à Wiliiam Friedkin, réalisateur entre autres de l’Exorciste et Mad Dreams and Monster mettant à l’honneur Philippe Tipett excellent complément de sa masterclass au PIDS.
Pertinemment le cinéma d’animation n’est pas oublié avec Ride the Wave de Masaaki Yuasa, Roméo et Juliette aquatique confirmant l’essence merveilleuse de l’anime. Jallikatu offrira l’opportunité immanquable de gouter au Mollywood, les productions du sud de l’Inde tournées en Malayalam.
L’Indonésie à travers Gundala de Joko Anwar prouvera qu’elle n’a rien à envier aux américains en matière de super-héros. Reprenant le concept de Dick Maas avec Prédateur où un animal sauvage est si redoutable qu’il en devient surnaturel, The Pool de Ping Lumpraploeng prouvera être un huis clos qui ne manque de mordant.

Bien que méritant sa place dans la séance interdite vu le sujet abordé Mope peut être considéré le plaisir coupable des programmateurs du festival, les amateurs de nanars extravagants préfèreront le post-apocalyptique Bullets of Justice de Valeri Milev avec Danny Treja et des cochons mutants tout droit sortis de Duke Nukem.
Si la séance culte permet de découvrir des grands classiques comme Rencontres du troisième type  Vendredi 13 ou Battle Royale avec au passage la possibilité de comprendre d’où vient le mode si prisé de Fortnite, voir sur grand écran des films comme Emprise, Théatre de sang ou The Bride with White Hair est un privilège qui  ne se refuse pas. 

Enfin le PIFFF 2019 c’est aussi une pléiade de cours métrages projetés sur le mythique ecran du Max Linder, des interventions décontractées des invités, la remise du Grand Prix Climax par l’équipe de Girls with Balls qui donnera par la même occasion une Masterclass sur « Comment fabriquer un film de genre de A à Z ».
Alors en attendant Gérardmer en 2020 et pour terminer l’année en beauté voyez la vie en rose et le genre en violet à travers le PIFFF du 11 au 17 décembre au Max Linder.


9 ème edition du PIFFF
Du 11 au 17 décembre 2019 au Max Linder

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.