Mathématiquement tout le monde ne pourra pas aller voir Star Wars le jour de sa sortie. Pour les patients, les pas intéressés, les dégoutés par le marketing, sachez qu’il sort également d’autres films ce mercredi 16 décembre. Le Grand Jeu de Nicolas Pariser est un thriller politique inspiré de l’affaire de Tarnac.
Un écrivain d’âge mûr peine à renouer avec le succès qu’il a connu par le passé. Il rencontre un homme de l’ombre de la politique qui lui commande l’écriture d’un livre à charge contre le pouvoir en place.
En plus de le renflouer financièrement, cela conduira le divorcé à renouer avec son passé de militant mais aussi avec l’amour. Seulement y a t il de la place pour les sentiments en politique ?
Par sa nature, le grand jeu n’est pas un film facile. Son univers est gris à la lumière de sa photographie. Cette plongée dans le milieu communautaire d’extrême gauche est plutôt réaliste. En présentant des personnages plus sceptiques que révoltés, elle évite les stéréotypes des jeunes activistes de 68.
Dans sa mise en scène, Nicolas Pariser fait la part belle aux dialogues et à l’écrit. Si le propos est intelligent et porte à réflexion, certains échanges assez longs pourraient être entendus au théâtre. A cet exercice et face à André Dussolier, Melvin Poupaud qui incarne Pierre Blum ne démérite pas.
La beauté énigmatique de Clémence Poésy, la Fleur Delacour dans Harry Potter renforce parfaitement l’ambiance intrigante du film. Les fragments de réponses distillés par le réalisateur sur la destinée de ses personnages ont le mérite d’intriguer le spectateur mais le laisse aussi un peu sur sa faim.
Le Goût des Merveilles est une comédie dramatique réalisée par Eric Besnard avec Virginie Efira et Benjamin Lavernhe. Maintenir à flot une exploitation quand on est veuve avec 2 adolescents à charge n’est pas de tout repos.
Quand absorbée par ses soucis, Julie renverse Pierre sur un chemin de campagne, elle remarque que celui-ci se préoccupe peu de l’accident mais apprécie bien des choses qu’elle ne remarquait presque plus.
Le Goût des Merveilles est un film touchant. Toutefois le syndrome d’Asperger dont est atteint le personnage principal est traité sans condescendance. Si on pense en filigrane à des films comme Rain Man ou encore à des Fleurs pour Algernon, Pierre l’autiste a sa propre personnalité.
Paradoxalement il conserve dans une certaine mesure les pieds sur terre et une certaine logique. Tout en sensibilité la performance de Benjamin Lavernhe issu de la Comédie Française est remarquable de pudeur et de sensibilité.
Choisir Virginie Efira pour incarner une jolie mère de famille qui reste crédible sur un tracteur est pertinent comme l’a fait remarquer Eric Besnard après la projection.
Ecologiste patent, il multiplie dans le Goût des Merveilles, les plans sur une nature lumineuse et colorée comme celui où Pierre caresse les blés façon Russel Crowe dans Gladiator.
Cet aspect contemplatif est renforcé par une bande son originale dans sa grande majorité jouée au piano. Le temps se retrouve alors ralenti ou suspendu un peu comme l’effet instillé par la musique de Philip Glass dans Koyaanisqatsi.
Redonner goût à l’émerveillement est sûrement régressif mais cette invitation lancée par Eric Besnard est aussi la bienvenue en pleine période de sensibilisation à l’écologie et de peur pour l’avenir.
Le Grand Jeu
Sortie le 16 décembre 2015
Le Goût des Merveilles
Sortie le 16 décembre 2015