Batman est l’un des héros de comics parmi les plus adaptés en jeu vidéo. Pourtant avec Gotham Knights, Warner Bos a fait le pari de produire un titre où les projecteurs sont braqués non pas sur le chevalier noir mais plutôt sur toutes celles et ceux qui l’ont secondé. Ce concept à contre-pied se révèle-t-il être payant ?
Au cours d’un affrontement avec Ra’s al Ghul, Batman a trouvé la mort. En guise de quartier général, il a légué le Beffroi à Batgirl, Robin, Nighthawk et RedHood. Il leur revient désormais de veiller sur Gotham avec en premier lieu la reprise de l’enquête sur un certain Docteur Langström que le justicier surveillait de près.
Le jeu débute par une discussion entre les 4 successeurs au cours de laquelle il est possible de passer tout du long d’un personnage à l’autre afin de sélectionner celui qui prendra en charge la première mission. Il s’ensuit au fur et à mesure l’affichage des commandes pour les déplacements et mener les investigations.

Développé par WB Games Montréal, Gotham Knights est un jeu d’action aventure en vue à la 3ème personne avec des éléments RPG et la ville de Gotham en monde ouvert. Il se décompose en 8 affaires parsemées d’énigmes et une multitude de quêtes annexes dont la plupart requièrent l’usage de la force.
La jouabilité de Gotham Knight repose sur 3 mécaniques, les déplacements en mode parkour, à l’aide d’un grapin ou en utilisant la moto, les enquêtes et les puzzles qu’il faut élucider de manière logique ou en combinant les indices et les affrontements facilités par l’évolution des aptitudes acquises en collectant de l’XP.

Chaque chevalier possède un style qui lui est propre dans les répliques comme dans les mouvements. Il est possible d’en changer facilement à chaque passage dans le Beffroi. Ce lieu tenu par Alfred le fidèle serviteur est aussi l’occasion d’en savoir plus sur le passif des protagonistes par le déclenchement de cinématiques.
Grâce à l’Unreal Engine 4, les graphismes de Gotham visible uniquement de nuit sont réussis avec un excellent travail sur la lumière. Les intérieurs le sont moins à cause de textures plus basiques. La verticalité est impressionnante même si l’orientation des personnages est parfois contraire au sens du mouvement.
Le plafonnement à 30 ips sur consoles bien qu’exclusivement Next Gen n’est pas gênant outre mesure excepté en ce qui concerne l’impression de vitesse quand on enfourche la Batcycle. Aucun ralentissement notable n’est survenu durant les phases de combat même avec de nombreux ennemis à l’écran.
Le bestiaire est d’ailleurs relativement bien fourni. Si les super vilains les plus emblématiques de la licence sont aux abonnés absents, certaines figures familières sympathiques ou non sont malgré tout de la partie. Enfin l’implication de mystérieuses organisations moins connues du grand public sait piquer l’intérêt.
Leur créativité démontrée dans Alien Isolation et plus récemment avec Horizon Forbidden West, le duo The Flight formé par Joe Henson et Alexis Smith récidive avec Gotham Knights en composant une bande son de haute volée. Convaincant, le doublage en français parvient à être aussi immersif que les voix anglaises.
Outre un multijoueur en ligne coopératif permettant à un second joueur de se joindre à une partie en cours pour rallonger une durée de vie un peu courte, soit 10h environ l’Assaut Héroïque un autre mode collaboratif en ligne prenant en charge jusqu’à 4 joueurs en arène sur 30 niveaux est annoncé pour le 29 novembre 2022.
Bien qu’il s’avère parfois répétitif, Gotham Knight est un bon jeu. S’il commet l’erreur de s’appesantir un peu trop sur la disparition de Batman, il bénéficie d’une narration captivante, est doté d’excellents extérieurs et baigne dans une ambiance assez fidèle aux comics. A réserver à ceux qui peuvent faire le deuil du chevalier noir.