Alien Covenant, la peur a changé de nature

Pour nombre de d’amateurs de cinéma fantastique, Alien est une saga culte. Transposition dans l’espace de « La chose d’un autre monde », le huitième passager a même atteint le rang de chef d’oeuvre avec beaucoup de ses séquences reprises en hommage, parodiées voire étudiée en école.

Prometheus le 5ème opus a entamé un nouveau cycle en tournant la page Replay l’emblématique lieutenant du Nostromo incarnée par Sigourney Weaver. En reprenant certains éléments de l’histoire de son prédécesseur Covenant en est donc la suite.
Tandis qu’ils voyagent en hibernation à destination d’une lointaine planète à coloniser, les passagers du Covenant sont contraint de se réveiller. Les graves avaries subies par leur vaisseau durant une tempête solaire doivent être réparées.
Durant celles ci une transmission apparemment humaine est captée. Elle provient d’une planète à proximité où la vie semble possible. S’y installer ferait gagner tellement de temps à l’équipage qu’en dépit des protestations de son second, le capitaine décide de s’y rendre.
Avec Covenant, Ridley Scott veut clairement raconter autre histoire. Dans son film, une grande place est consacrée à la métaphysique voire la philosophie. Ces questions existentielles que se pose Walter l’android interprété par Michael Fassbinder rejoignent celles abordés dans Blade Runner du même réalisateur.
Comme il est impossible de faire jeu égal avec Sigourney, Daniels la nouvelle figure féminine forte jouée par Katherine Waterston campe une personnalité en apparence plus vulnérable, bien moins wonder woman que les précédentes héroïnes de la saga.
Le peu de temps est consacré à développer les personnalités des autres membres de l’équipage attenue forcément l’empathie que peut ressentir le spectateur à leur égard. Ainsi le côté slasher qui fait partie de l’ADN d’Alien perd un peu en efficacité.
Une partie de l’histoire se passant en plein air, l’impression anxiogène de confinement et d’emprisonnement n’est plus l’apanage de ce nouvel opus. En revanche les plans sont toujours aussi travaillés et la photographie d’un remarquable esthétisme.
En dépit de quelques invraisemblances durant certaines scènes d’action, les effets spéciaux sont toujours efficaces et l’Alien dans Covenant n’a rien perdu de sa ténacité ni de sa hargne, un survivant qui n’est pas souillé par la conscience, le remords ou les illusions de la moralité.
Fortement inspiré de la bande originale composé parmi le légendaire Jerry Goldsmith, la musique de Jed Kuzel fonctionne à merveille avec l’ambiance du film surtout quand il y inclut des passages de L’or du Rhin de Richard Wagner.

Il est plus question dans Alien Covenant de thèmes récurrents dans la littérature de Philip K Dick que de monstre caché dans l’ombre. Avec un dénouement prévisible, les inconditionnels de fantastique horrifique ne seront peut être pas rassasié mais les fans de robotique y trouveront leur compte.

Définitivement la peur a changé de nature surtout depuis qu’elle fonctionne avec des processeurs AMD.

Alien Covenant
Sortie en salles le 10 Mai 2017

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

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