The Raid 2

C’est l’été ! Les vacances pour certains. Insouciance et légèreté sont au programme, cette période n’est vraiment pas recommandée pour se prendre la tête. Quand j’ai reçu une invitation pour aller voir The Raid 2, je me suis rappelé Bruno Vaussena le réalisateur de Hunting Games que j’avais interviewé lors de la présentation de son film. Il ne tarissait pas d’éloges sur le succès de Gareth Evans sorti en juin 2012 : une référence pour lui en matière de film de fight.
Alors qu’il s’agissait dans The Raid de déloger un baron du crime retrancher dans son immeuble, le scénario de The Raid 2, sans être d’une extrême complexité, gagne en épaisseur. Suite au ménage effectué par Rama, le courageux policier du premier film, notre héros va devoir infiltrer la mafia indonésienne.
Pour gagner la confiance d’Uco le fils du parrain, il devra le rejoindre en prison, se faire remarquer et le protéger. A leurs sorties, être son garde du corps s’avéra de plus en plus compliqué pour Rama car l’ambition et le pouvoir consume le jeune coq.
Classique, l’intrigue m’a fortement fait penser aux promesses de l’ombre de David Cronenberg. Les scènes d’action mises à part, Viggo Mortensen y a un rôle identique à celui de Rama et Vincent Cassel incarne un personnage équivalent à celui d’Uco.
De nombreuses autres références ponctuent le film de Garreth Evans. Tout d’abord son personnage principal Rama interprété par Iko Uwais. Ses postures m’ont évidemment fait penser à Bruce Lee. Comme le petit dragon, il est rapide, va tout de suite à l’essentiel et faire preuve de l’abnégation typique du héros. On songe aussi à Ting du film Ong Bak.
Des codes vestimentaires à l’ultra violence de certaines scènes, l’influence des films de Quentin Tarantino est vraiment palpable. Costards et fines cravates noirs (Pulp fiction, Résevoir Dogs) et fille asiatique au look de poupée mais terriblement mortelle (Kill Bill).
Pour moi, les méchants tiennent un une place importante dans l’appréciation d’un film. Ceux de The Raid 2 sont charismatiques et bien que le boss final soit un peu trop caricatural façon Jame Bond, les subordonnés sont remarquables. A la manière d’un jeu vidéo et dans la pure tradition des films de Kung Fu, ils utilisent une arme censée représenter leur état d’esprit.
Que ce soient :

la batte de base ball,
les 2 marteaux ou
les couteaux en forme de crochets,

les adversaires de Rama ont une personnalité vraiment marquante.
La maestria avec laquelle Garreth Evans manie sa camera et ses changements de plan confère à son film un rythme vif et nerveux. Si certaines scènes glissent quelque fois dans le gore, c’est suffisamment bref et bien dosé pour que cela réussisse à finalement vous décrocher un sourire.
D’ailleurs une certaine forme d’humour et d’ironie ponctue les 2h30 que dure le film avec une mention spéciale pour l’assassin aux cheveux longs. Ce dernier tue tellement froidement et sans pitié qu’il apparait presque inhumain. Cependant il devient particulièrement pathétique quand il se fait humilier par sa femme qui accepte son argent mais lui reproche son travail et lui interdit d’exercer son droit de visite pour son fils.
Il est périlleux de placer de la musique classique dans un film de fight sans sombrer dans le ridicule. Pourtant Gareth Evans réussit son pari. Le passage durant lequel se joue la grande sarabande de Haendel, loin d’être too much, permet au contraire d’ajouter un certain onirisme à la scène.
Avec The Raid 2, l’expression à couper le souffle n’est pas seulement figurative. Elle prend tout son sens. Il n’a pas été rare d’entendre dans la salle, des spectateurs reprendre leur respiration. Si vous êtes amateur de film de genre, c’est une valeur sure, audacieuse et brutale.