Après une présentation au Festival d’Annecy par Paramount Animation, la presse a été conviée à une projection en avant-première des Schtroumpfs, le film à Paris. En 2025, les petits lutins bleus de Peyo sont-ils définitivement passés de mode ou Chris Miller a-t-il su brillamment les remettre au goût du jour ?
En quête d’identité, le Schtroumpf Sans Nom découvre qu’il possède des pouvoirs magiques. En les utilisant, il révèle malgré lui l’emplacement du village des Schtroumpfs à Razamel. Le frère sorcier de Gargamel ne tarde pas à capturer le Grand Schtroumpf. Le fautif part alors à son secours, avec la Schtroumpfette et une poignée d’amis.
Bien qu’il s’appuie sur les personnages emblématiques de la bande dessinée, Les Schtroumpfs, le film n’est pas une adaptation, mais bel et bien une histoire originale. La scénariste Pam Brady n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai : après avoir travaillé sur la série animée South Park, elle s’est aussi illustrée sur South Park, le film.
Le périple pour retrouver le Grand Schtroumpf est prétexte à faire voyager ses congénères et les spectateurs aux quatre coins du monde réel : France, Allemagne, Australie. En peinant à masquer le manque d’épaisseur du scénario, cette course effrénée se transforme au fur et à mesure en fuite en avant.
Cette impression est renforcée par les passages musicaux, très inspirés des comédies Disney. En plus de trainer en longueur, ils ne correspondent pas à l’ADN de Peyo. Si conformément au lore l’origine de la Schtroumpfette est bien rappelée, elle n’échappe pas au stéréotype convenu du personnage féminin fort et indépendant.
Malgré tout, le film permet d’en apprendre davantage sur l’origine des Schtroumpfs et sur le rôle du plus ancien d’entre eux. Chris Miller, connu pour Shrek le troisième et Le Chat Potté, en profite également pour étoffer l’univers de Gargamel à travers sa famille notamment Razamel son petit frère
En antagoniste machiavélique, ce dernier vole clairement la vedette à son aîné, relégué au rang de véritable boulet. Si l’on retrouve également Azraël, toute une galerie de nouveaux personnages fait son apparition, comme une farouche cheffe de tribu ou une volontariste tortue qui parle.
Techniquement, l’emploi de la 3D autorise des mouvements de caméra impressionnants tout en respectant le style graphique original : contours marqués, couleurs vives et même des bulles façon bande dessinée. Une séquence où les héros traversent différents styles d’animation rend d’ailleurs un bel hommage au 9ème art.
Côté bande-son, la version américaine est marquée par la présence de Rihanna qui prête sa voix à la Schtroumpfette. L’univers musical qui en découle tranche nettement avec la ritournelle indissociable des Schtroumpfs. Pour la version française, l’héroïne est incarnée par Sofia Essaïdi connue grâce à sa participation à la Star Academy.
Toujours pour l’Hexagone, François Damiens double avec malice Gargamel et Razamel. En revanche, le recours à Dorothée (clin d’œil aux années 80) et à Patricia Kaas dans le rôle de Mama Poot s’avère plus discutable. Heureusement, l’indéniable talent de Gérard Hernandez rehausse le niveau de ce casting axé « star talent ».
Plutôt que d’opter pour une double lecture à la Pixar, capable de séduire enfants comme adultes, Chris Miller a fait le choix de moderniser les Schtroumpfs uniquement pour les plus jeunes, en leur appliquant les codes actuels. Ainsi Les Schtroumpfs, le film ravira sans doute les enfants, mais risque de laisser les plus anciens nostalgiques.
Les Schtroumpfs, le film
Sortie en salles le 16 juillet 2025