God of War, le Crépuscule du Dieu

5 longues années se sont écoulées entre la publication du test de God of War : Ascension et la sortie du dernier opus de l’emblématique licence. Pour y parvenir la direction créative du studio SIE Santa Monica a été confiée à Cory Barlog qui avait déjà occupé ce poste pour le second et le troisième épisode.
Kratos a quitté la Grèce pour refaire sa vie dans les terres du Nord. Pour honorer la mémoire de sa nouvelle femme, morte naturellement cette fois, il doit, accompagné de son fils Atreus, disperser ses cendres sur le plus haut sommet de la région. Le voyage s’avéra bien plus qu’initiatique.
Ce God of War qui ne porte pas de numéro est déroutant à plus d’un titre. En premier lieu, l’arme avec laquelle Kratos commence l’aventure est désormais une hache dénommée Leviathan. Elle a la faculté de lui revenir dans la main dès qu’il le souhaite. Elle pourra évoluer tout comme Kratos et sa progéniture.
Pour cela, il faudra faire appel aux 2 nains forgerons particulièrement doués en la matière et qui ont la faculté bien pratique de se déplacer un peu partout dans ce nouvel univers. Emprunté à Resident Evil 4, ce concept de marchands ajoute définitivement à ce God of War une composante jeu de rôle.
Plus jouable, Atreus est libre de ses mouvements. Il est toutefois permis de lui faire décocher des flèches pour déjouer des pièges, prêter main forte durant les affrontements ou encore aider son père à accéder à certains endroits. Cette fois, la mécanique rappelle celle utilisée par Naughty Dog dans The Last of Us.
Avec le temps, Kratos a pris trop de poids car il ne peut plus sauter. Certes, il arrive encore a franchir des obstacles en passant par dessus ou à bondir d’un appui à un autre quand il fait de l’escalade mais sinon il est impossible de lui faire quitter le plancher des vaches quand il combat ou pour piquer une tête dans l’eau.Ces limitations sont la contrepartie d’un parti pris technologique offrant au joueur la liberté d’orienter ad libitum le point de vue de Kratos. God of War demeurant un TPS, l’idée est de multiplier au maximum les plans séquences afin d’amplifier la proximité avec les protagonistes et susciter ainsi plus d’empathie à leur égards.

L’écriture est globalement captivante bien qu’inégale. L’expérience personnelle du vécu de Cory Barlog avec son propre fils transparait fortement. En procédant de la sorte, le directeur créatif apporte au jeu authenticité et émotions mais n’évite pas certains clichés dénaturants quelque peu la personnalité intrinsèque de Kratos.
Graphiquement God of War est d’une beauté incontestable. Avec une impressionnante profondeur de champ, les décors sont un enchantement de couleurs et de lumière. Les combats sont épiques, brutaux et les QTE moins présents. Par contre la PS4 Pro n’a jamais autant soufflé pour faire tourner un jeu.
Le bestiaire n’est pas vraiment exhaustif. Les monstres restent les même seules leurs caractéristiques changent. Une fréquente réutilisation des lieux est aussi à déplorer avec pas mal de missions aller-retours. Les coffres sont présents mais certains avec énigmes cassent le rythme et à la longue les plus impatients s’en passeront.
Remarqué par ses compositions pour Battelestar Galactica ou Outlander, Bear McCreary s’est également illustré dans le jeu vidéo avec Défiance ou Assassin’s Creed Syndicate. Pour God of War il a conçu une oeuvre puissante aux sonorités très wagnériennes mêlant habilement gravité du cor de chasse à l’émotion des violons.

Malgré une musique magistrale, des graphismes magnifiques, un scénario bien écrit et d’audacieuses prises de risques, Cory Barlog s’est un peu trop éloigné des canons qui ont fait le succès des God of War. Dans cette version 2018, Kratos passe à autre chose peut être pour préparer l’avènement d’un homme nouveau.

Disposant d’une durée de vie d’au moins 30 heures, sans compter les nombreuses quêtes annexes avec presque autant de lieux à découvrir que le mode histoire, God of War sans décrocher le status de chef d’oeuvre, mérite amplement sa place et de préférence en physique dans la vidéothèque de tout amateur d’aventures solo.

God of War
Disponible sur PS4

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.