Sherlock Holmes : The Devil Daughter

Que ce soit en littérature, au cinéma ou en série, les adaptations des enquêtes de Sherlock Holmes sont légion. Le jeu vidéo n’échappe évidemment pas à la règle. Frogwares, le studio ukrainien propriétaire de la licence et fondé par des français en est le spécialiste depuis 2002.
The Devil Daughter le 8ème opus propose d’emménager au 221B Baker Street pour incarner le célèbre détective. Ce sera l’occasion d’y retrouver le docteur Watson, de connaitre Alice la nouvelle voisine mais surtout d’être un bon père pour Katelyn récemment installée depuis l’inondation de son pensionnat.
Avec 5 affaires sur les bras, autant dire que la tâche ne sera pas facile. Pour y arriver il faudra compter avec le sens de l’observation particulièrement développé de Sherlock Holmes. Un système de zoom passe au crible les personnages rencontrés durant les enquêtes afin d’établir leur profil complet.
Sans parler véritablement de monde ouvert, circuler dans les rues s’effectue avec une certaine liberté. L’immersion dans le Londres victorien est renforcée par la possibilité de passer pratiquement autant que l’on veut de la vue à la première à la troisième personne.
La collecte d’indices s’effectue sur le modèle des jeux en pointé cliqué. Le carnet contenant les notes, les lieux principaux, les taches à accomplir et tous les dialogues est à ce titre un utile et ergonomique allié. Pour les besoins de l’enquête, il arrivera de contrôler d’autres personnages.
La filature du jeune Wiggins avec son passage sur les toits est jubilatoire. Le recours au flair de Toby rappellera à certains cinéphiles le film Baxter et enfin qui d’autre que le fidèle docteur Watson pour secourir les blessés après un terrible accident ?
L’art du déguisement faisant aussi partie des talents de Sherlock Holmes, certaines situations nécessiteront qu’il y fasse appel. La parodique séance d’exorcisme constitue notamment un sympathique clin d’oeil à l’oeuvre de William Friedkin.
En optant pour le moteur Unreal Engine 3, Frogwares ne fait pour autant pas de miracles avec les graphismes. Corrects, ils n’évitent pas le clipping et de longs temps de chargement. Les développeurs les ont intelligemment mis à profit pour proposer de consulter le carnet ou l’espace de déduction.

En plus des mini-jeux de réflexion, l’action n’est pas en reste dans The Devil Daughter. A grand renfort de QTE, elle dynamise malgré tout, la jouabilité avec des changements de rythme opportuns. De plus élucider un cas ne nécessite pas de réunir forcément toutes les preuves.
Les personnages sont bien joués et le doublage y compris en français est à la hauteur de l’écriture. La musique les voix et les bruitages collent parfaitement aux situations. Avec un fil conducteur dont l’intensité s’accroit crescendo, le travail scénaristique est abouti.

https://www.youtube.com/watch?v=XfV8gat60Xg

Terminer l’histoire peut prendre environ 6 heures si on ne passe pas les mini-jeux et que l’on souhaite tout explorer en profondeur. Les conclusions aboutissent à un jugement punitif ou compassionel. Il est possible de voir les conséquences de chaque choix sans avoir à tout recommencer.
Sherlock Holmes : The Devil Daughter est un jeu captivant d’aventures et d’énigmes. L’ignorer à cause de son côté « casual » serait faire preuve d’un manque élémentaire de discernement. Pour savoir ce qu’il advient de Sherlock, Mr Holmes interprété par Ian McKellen sort le 4 octobre en DVD et Blu- Ray.