La Glace et le Ciel [Critique]

A l’approche de la Cop21, il est beaucoup question d’écologie. Après la projection en avant-première du documentaire La Glace et le Ciel, rencontrer son réalisateur Luc Jacquet pour une séance de questions réponses était une parfaite occasion de rentrer dans le vif du sujet.
Claude Lorius, un homme autant chercheur qu’aventurier est un passionné de l’Antarctique. Après de multiples expéditions sur le continent glacé, d’une manière tout à fait insolite, il va faire avec ses collègues, une découverte qui va marquer sa vie et celle de l’histoire du climat terrestre.
Les réfractaires aux documentaires noteront que le réalisateur est tout de même celui de la Marche de l’Empereur oscarisé en 2006. L’Antarctique est une région qu’il aime et qu’il connait bien. La photographie de son film rend d’ailleurs totalement hommage à ces paysages d’un autre monde.
Les plans où l’on perçoit le chercheur de 82 ans seul dans toute cette immensité de glace sont spectaculaires. Ils invitent à l’humilité comme c’était le cas pour Everest que je vous ai présenté durant le festival de Deauville.
Dans La Glace et le Ciel, l’angle d’approche adopté est celui d’un véritable film d’aventure. On partage les moments de joie mais aussi les craintes dans cet environnement très hostile à la vie humaine. Les stations de recherche perdues sur la banquise font fortement penser à celles de The Thing de John Carpenter.
Les passages où les chercheurs paralysés par le blizzard doivent rester dans leur véhicule pour survivre ont de fortes similitudes avec Armageddon où il est aussi question de forage et de sauver la terre d’ailleurs.
Après des années de démonstrations scientifiques, d’efforts passés à informer, convaincre et à alerter sur la gravité de la situation du climat la reconnaissance internationale arrive pour ce précurseur de la prise de conscience écologiste.
Alors que les intérêts économiques continuent de prévaloir sur la raison, au crépuscule de sa vie, Claude Lorius ne perd pas espoir. La relève sous d’autres formes s’organise.
Ainsi l’appel que fera Luc Jacquet depuis l’Antarctique durant la COP21 sera peut être entendu et son film engagé et mobilisateur suscitera surement de nouvelles vocations.
A la question que je lui ai posée concernant l’absence de pas dans les plans où Claude Lorius se trouve juché à des endroits quasi inaccessibles, il a répondu qu’il était impossible de ne pas laisser de traces dans la neige. Pour obtenir un tel résultat les séquences ont été retraitées numériquement.
En complément du film, le site internet laglaceetleciel.com regorge d’informations, d’explications, d’images et de vidéos que ceux qui veulent en savoir plus ne manqueront pas de consulter.