Knock Knock, The Green Inferno, la journée Eli Roth

Lors du festival de Deauville le lendemain de l’hommage rendu à Keanu Reeves, une journée non officielle cette fois était consacrée à Eli Roth qui présentait deux films. Le premier avec l’incarnation de Neo dans Matrix, Lorenza Izzo et Collen Camp qui a joué dans Palo Alto, s’appelle Knock Knock.
En conférence de presse, Eli Roth sait faire le show. Maniant très bien la langue de Molière, ses fautes sont autant de jeux de mots bien calculés pour amuser l’assistance. Maitrisant parfaitement les codes du film de genre, il place, badin, de réelles interrogations sur le fonctionnement de la société.

Dans Knock Knock, Keanu Reeves incarne un père idéal, avec une bonne situation aimant sa femme et ses deux filles vivant dans une jolie maison. Un surcroit de travail l’oblige à rester seul tandis que sa petite famille part pour le week-end.
Dans la nuit sous une pluie battante viennent alors sonner à sa porte deux jolies jeunes filles qui égarées lui demandent de les aider, leur téléphone n’ayant plus de batteries. Une fois à l’intérieur, elles n’ont pas du tout l’air pressé de s’en aller…

La capacité de l’homme à résister à l’appel du sexe (Call of Booty), le déséquilibre de la crédibilité homme femme concernant les agressions sexuelles en passant par l’impact qu’ont les réseaux sociaux sur nos vies sont autant de sujets graves sur lesquels Eli Roth invite à se pencher.
Après Knock Knock, il n’a pas renâclé à la tâche en revenant en fin de soirée pour The Green Inferno, son second film. Cette fois le communiquant s’est fait voler la vedette par son éblouissante muse Lorenza Izzo dont le regard et le jeu sont le véritable enfer vert.

Justine, fille de diplomate à l’université s’intéresse au sort d’un peuple d’amazonie menacé par la déforestation sauvage. Elle rejoint un groupe de militants qui ont décidé d’agir en se rendant sur place pour dénoncer cette injustice en prériscopant la situation avec leur smartphone.
Avec ses airs de Cannibal Holocaust doublé d’Apocalypto, The Green inferno en sous-jacence invite autant à se pencher sur les réelles motivations de certaines actions humanitaires qu’à méditer sur le sort tortueux de ce peuple indigène à la fois prédateur et en proie à la société dite moderne.
En munissant des militants de smartphones pour faire face à des militaires en arme, le message sur le pouvoir de l’internet mobile est aussi ridicule en situation que métaphoriquement pertinent. Au générique de fin en plus de leurs noms et fonctions, s’affichent les comptes twitter de l’équipe du film.
Inutile d’attendre son décès pour apprécier la maestria de celui qui a obtenu la reconnaissance de Quentin Tarentino, autre surdoué parfois décrié du 7ème art. Knock Knock par 2 fois frappe à votre cerveau pour vous faire vivre un enfer vert, ouvrez lui la porte. Wes Craven est mort, Vive Eli Roth.