Test de TT Isle of Man – Ride on the Edge 2

Quand on m’a demandé de tester un jeu sur le Tourist Trophy, je me suis dit : « attention il y a un piège !!! » Parce que le TT est à la moto ce que le rallye est à la voiture. Une course sur routes de campagnes au chrono, donc sans concurrent direct à courser, mais avec toutes les galères de la course sur route (on les verra plus tard). En tant qu’amateur de moto et motard depuis de nombreuses années je ne pouvais qu’accepter cette proposition. J’avais vu de nombreuses images de cette compétition et j’avais hâte de voir le graphisme et la modélisation des villages traversés par cette course mythique.

J’enclenche, le CD, le jeu se charge puis se lance, première image : un pied sur une pédale d’accélérateur. Ca commence bien…

L’écran suivant affiche le sublime drapeau rouge de l’île de Man, avec ces trois jambes qui forme une sorte de Triskel… ça sent le celte, nous y sommes !

Un tutoriel assez court se lance d’emblée. Il explique les gestes de base. Jusque-là tout est simple, on accélère avec R2 et freine avec L2. On tourne avec le joystick de gauche (on se penche en avant ou on se redresse aussi avec ce dernier). Le joystick de droite gère les angles de la camera qui filme la moto (à éviter en course une vue de profil c’est joli, mais ça ne permet pas de voir la route). La croix directionnelle permet de changer le style de vue : soit derrière la moto, soit derrière la bulle (je reviendrai sur ce point). Puis apparaît la ligne de trajectoire optimale à suivre. Intéressant celle-ci est composée de flèches jaunes qui se transforment en croix rouges quand il faut freiner.

Premier virage, on freine fort, mais pas assez… Le virage est une bifurcation de route à angle droit … première gamelle. Ça va être long…

Dans la foulée, alors qu’on contrôle à peine la belle le tuto bascule en mode pro dans lequel il faut passer les vitesses à la main : la croix pour monter et le triangle pour baisser les rapports.

Ca devient compliqué. Il faut penser à tout, et encore pas vraiment car on nous indique qu’on peut aussi choisir de ne pas coupler les freins. Je vois bien l’utilité mais devant l’ampleur de la difficulté on va rester en mode amateur…

Le TT étant essentiellement une histoire d’homme face à sa moto et son chrono, nous allons focaliser sur le mode solo, qui lui-même propose plusieurs variations.

Le mode carrière permet de se lancer dans le moto TT vous choisissez une moto vous commencez à suivre le calendrier des épreuves et faire votre choix en fonction des difficultés et des gains, et vous êtes ensuite approchés par les équipes qui vous remarquent et vous signe. a partir de là, le choix de motos se limite à la marque, mais à vous les gains, l’écurie à votre disposition…

Même en mode facile le jeu est vraiment compliqué. Il ne pardonne rien, et il vous faudra de la patience et des nerfs d’acier pour avancer dans le classement, dans les challenges et bâtir une carrière digne de ce nom.

Dans le mode course rapide vous avez le choix entre l’île de Man le Royaume-Uni ou l’Irlande

Attention, au départ le choix sur l’île de man se résume à un petit tronçon, ou à tout le tour de l’île. 60 km de kiffe, quand on ne se plante pas tous les 300 mètres…

3 catégories de motos sont à votre disposition : classique super sport et superbike

Je vous conseille d’éviter les superbike au début… ça va vite, très vite, beaucoup trop vite. La sensation de vitesse est dingue mais la moto est très difficile à gérer. Les virages arrivent vite, les démarrages brutaux se font…sur le dos… Bref autant commencer par une classique et pourquoi pas cette sympathique MV Augusta 500 très old school (avec ses flammes qui sortent des échappements) qui permettra de se faire la main, et d’appréhender le tracé.

L’Angleterre propose plusieurs circuits « civilisés »,  alors qu’en Irlande c’est du pur TT, avec différents tracés sur route… On fait le tour de la région.

Insistons sur le point essentiel du TT : c’est une course de barbares, hyper dangereux pour les participants. Vous pensez couper le virage ? Il y un trottoir à la place du vibreur : gamelle. Vous ne comprenez pas pourquoi la ligne de trajectoire indique qu’il faut freiner sans vrai virage à l’horizon : il y a une bosse qui va vous faire décoller et perdre toute adhérence pour la légère courbe à venir : gamelle.

Vous pensez être sorti d’un virage serré ? Un angle droit enchaîne avec des chicanes en béton : gamelle… Vous pensez que l’adhérence est homogène…regardez bien la couleur de l’asphalte, il y a des zones sur lesquelles trop d’angle va se payer cher… Vous coupez un vrai vibreur et traversez 1m2 d’herbe à l’intérieur de ce dernier? Ça peut passer si vous redressez la bécane, sinon c ‘est la glissade assurée.

En contrepartie de ces dangers, le TT a un côté jouissif par sa sensation de liberté et de vitesse. Vous traversez des forêts à plus de 200 km /h (très rapidement atteint sur les superbikes).

Les traversées de villages sont tout aussi impressionnantes, avec le public qui vous encourage, mais ne semble pas déstabilisé quand vous vous plantez. Un peu dommage.

Les sensations sont d’autant plus présentes que les graphismes sont superbes et le réalisme est là. Les réactions des motos sont excellentes, les glissades, les remises de gaz… Quand on voit tous les paramètres de pilotage que l’ont peut modifier dans le menu option (passage de vitesse, ABS anti-patinage…) on se doute qu’une fois le jeu bien pris en main, ça va frotter du coude dans les courbes.

Vous l’aurez compris, ce jeu est une simulation.  Ce n’est pas de l’arcade qui va vous faire vibrer au rythme de dérapages improbables et folles cavalcades sans gamelle ou presque à la clé.

Non, là vous aller manger du bitume, déguster de béton, du crépi de maison, bouffer de l’herbe et du platane. Mais vous allez prendre un pied monumental quand vous aurez réussi à enchaîner plusieurs courbes sans vous planter, quand vous aurez réussi à vous faire un 0 à 200 en moins de 7 secondes sur route ouverte, ou simplement quand vous flânerez dans le mode conduite libre.

Dans le mode conduite libre vous allez ou vous voulez sur la route. Rien n’est barré, pas même la petite route plus adaptée à de la course de côte en karting. Malheur à vous si vous vous aventurez sur une portion de ce type avec une superbike surpuissante… D’autant plus que dans ce mode la ligne de trajectoire disparaît. Les indications de virage aussi. Ah oui, je le précise maintenant car ces indications sous forme de flèches plus ou moins courbées visant à vous prévenir des virages à venir sont tellement discrètes et haut placées (sur les autres modes), qu’il est difficile de les suivre.

Le mode conduite libre m’a beaucoup plu. On peut vraiment aller ou on veut, et en prime choisir les conditions météo, la période de la journée… (ce qui change énormément la visibilité).

 La carte s’affiche à gauche au fur et à mesure il est possible de prendre toutes les routes indiquées. De longer un lac, de se retrouver sur un chemin en graviers… C’est dans ce mode que vous pouvez aller chercher un record sur le 0 à 200. Ce n’est pas si facile, il faut bien repérer le tracé avant, faire gaffe à l’accélération, se pencher en avant pour éviter le wheeling… Bref tout dans ce jeu est un challenge.

En parlant de simulation, si la vue « cockpit » a un côté immersif, elle n’est pas agréable car ce n’est plus vous qui prenez de l’angle mais le paysage…. Roulis de droite à gauche, de gauche à droite, le mal de coeur est assuré. Je préfère de loin la vue derrière la moto, qui a certes un coté arcade, mais qui permet d ‘avantage de contrôle et limite le mal de coeur.

Au final le jeu est vraiment très bien fait, très réaliste, avec des graphismes vraiment superbes et immersifs. Mais il demande un temps de prise en main assez conséquent.

Au rayon des regrets, quelques détails : les réactions du public en cas de chute (aucunes), le fait de se planter à 3km/h sans que le pilote ne sorte la jambe pour tenir la bécane ce qui se fait normalement à ultra basse vitesse. (et oui… Il arrive dans ce jeu de se retrouver quasiment à l’arrêt après avoir loupé une chicane), l’absence d’interaction avec le décor (quand on moissonne un champs de fleurs par inadvertance, il n’y a rien qui vole).

Mais ce qui me chagrine le plus c’est qu’il n’existe pas de moyen simple pour contrôler la moto avec autre chose que la manette. Surtout ne me parlez pas de volant… Non mais franchement, moi motard je ne vais pas faire de la moto en tenant un volant ce n’est pas possible. J’ai eu beau chercher dans les accessoires pour console, je n’ai trouvé qu’un simulateur sur lequel on s ‘assoit et qui est compatible avec le casque de VR. Mais son prix (1200 euros) et accessoirement son encombrement (35kg et gabarit proche d’une petite moto) m’ont fait renoncer…

C ‘est un peu dommage et ça montre que la moto reste un peu le parent pauvre dans le domaine des jeux vidéo malgré tous les efforts déployés par les concepteurs.

Malgré ces réserves, le jeu est vraiment dingue et je ne saurais trop le conseiller aux amateurs de moto et/ou de sensations fortes.Mention Spécial à la superbike Norton, magnifique et surpuissante…

TT Isle of Man – Ride on the Edge 2
disponible sur PS4, Xbox One, Switch et PC

Cet article a été écrit par Hendpton

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

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