Rift, TERA, Star Wars : The Old Republic, The Secret World… Ces dernières années de nombreux MMORPG ont été lancé sur le marché avec l’ambition de profiter du déclin d’un World of Warcraft vieillissant mais ils ont tous échoué. Fort de la notoriété acquise avec le succès critique et commercial de son CORPG Guild Wars, ArenaNet prend le parti de faire basculer Guild Wars 2 dans le genre plus classique du MMORPG.

La Tyrie, 250 ans plus tard

La première chose que l’on remarque lorsque l’on lance Guild Wars 2, en dehors de la regrettable absence de cinématique d’introduction, c’est à quel point le jeu est beau. On peut sans extrapoler affirmer que les gars de chez ArenaNet on fait un boulot incroyable, et qu’on a sans aucun doute affaire à l’un, voir le, plus beau MMO du marché. Une beauté au service d’un environnement cohérent et plutôt captivant, mélange réussi entre epic fantasy et réalisme tant dans les décors que chez les ennemis.

L’histoire se déroule 250 ans après les évènements de Guild Wars premier du nom qui ont vu le retour des dragons ancestraux, dont Zhaitan, principal antagoniste de cet opus. Cinq races sont à découvrir : humain, norn, charr, asura et sylvaris. Contrairement à la majorité des jeux du genre, toutes les races sont ici alliées et font cause commune contre les dangers qui menacent la Tyrie. Toutes les races disposent de leur propre capitale, en sus de l’Arche du Lion, ville principale faisant office de hub.

Un gameplay remis à neuf

Mais c’est au niveau du contenu qu’ArenaNet s’est employé à redonner un coup de neuf au genre, comme on peut le constater en se penchant sur le gameplay. Exit l’éternelle trinité Tank/Heal/DPS, ici les huit professions du jeux (gardien, guerrier, nécromant, élémentaliste, ingénieur, envoûteur, rôdeur et voleur) disposent toutes de capacité de soin et de dégâts  La gestion de l’agro (faire se concentrer les attaques des ennemis sur une cible précise) n’est d’ailleurs pas réellement présente. Au niveau des compétences elle sont ici séparées en trois catégories majeures, en plus de la présence de l’esquive, permettant de faire une roulade dans une direction afin d’éviter des dommages imminents.

Les compétences de profession dont le nombre varie d’un à quatre est en fonction de la classe jouée. Les compétences d’armes sont aux nombres de cinq, trois pour l’arme principale (main droite) et deux pour l’arme secondaire, excepté en cas d’arme à deux main qui en possèdent évidemment cinq. Chaque arme ou combinaison d’armes octroie donc un set de compétences différents, ce qui garantie une grande variété de gameplay possible au sein même de chaque classe. À noter aussi que deux classes différentes avec les mêmes armes auront des compétences différentes .

Reste donc les cinq compétences de barre, qui se décomposent en trois groupes. La compétence de soin personnel, à choisir parmi trois, les trois compétences utilitaires à choisir parmi plus d’une vingtaine et enfin la compétence élite qui comme son nom l’indique se distingue des autres de par son impact lors d’un combat, à choisir parmi un petit nombre. Ces compétences varient évidemment selon la classe, mais une partie aussi selon la race que vous avez choisi. Ce panel de compétences vient donc s’ajouter au différents sets d’armes utilisable ce qui augmente encore le nombre de manière possible de jouer sa classe.

Malgré tous leurs efforts pour faire des combat sous-marin convaincants, ils ont échoué à résoudre le fait que les humains sont mauvais à voir les choses sur un axe z. Cela ayant échappé aux développeurs on se retrouve avec des combats sous l’eau très présent, comme sur l’un des champs de batailles.

Un PvE bien fourni….

Le monde du jeu est constitué de divers zones de différent level reliées entre elles. Outre les évènements dynamiques et les quêtes on y trouve des panorama qui offre l’occasion de s’arrêter un instant sur les somptueux décors, ainsi que des défis de compétences permettant de gagner des points afin de débloquer les compétences propre à chaque profession. L’une des nouveautés majeures est l’adaptation du niveau du joueur selon la zone ou il se trouve. En effet un joueur de niveau élevé qui se rend dans une zone bas level verra sont niveau, et donc ses caractéristiques  réduit à celui de la zone + 1, permettant ainsi de conserver un intérêt à retourner dans les zones que l’on auraient manquées.

Pour ce qui est du contenu Pve, ArenaNet a décidé de faire une rupture avec les sempiternelles quêtes de tuez/récoltez, et instaure donc l’une des nouveautés majeures de ce jeu : les évènements dynamiques. Prenant la forme d’évent apparaissant à certains moment sur la map, on pourrait les définir comme des quêtes sans interaction avec un pnj. Le joueur qui passe à proximité d’un évènement en cours se verra informer sur son interface et sera libre de s’y diriger ou non pour y participer, au même titre que n’importe quel autre joueur. Suivant son implication dans l’évent le joueur recevra une certaine quantité d’expérience et d’argent.

À côté des évènements dynamiques, on retrouve aussi des quêtes plus classiques au rythme d’une dizaine par zone, mais là encore elles se déclenchent lorsque l’on passe à proximité. Exit donc l’habituel routine pnj-quêtes-pnj, ici tout se fait de manière automatique.

On notera aussi la présence de combat contre des World Boss sous la forme d’évènements dynamiques, qui nécessiterons la coopération des nombreux joueurs présents pour être vaincus. Malheureusement ces combats se résument souvent à dps en mode poteau, avec une attaque à esquiver toute les X secondes.

…mais encore imparfait

Une histoire personnelle est évidemment présente, et différera suivant la race jouée et les choix effectués durant celle-ci, ce qui pourra amener les joueurs à monter plusieurs personnages. On regrettera cependant que, à l’instar d’un certain Star Wars : The Old Republic, le jeu se retrouve un peu « le cul » entre deux chaises. La suite de quête de l’histoire personnelle est à des années lumières du niveau d’un jeu solo (comme The Witcher ou Kotor) et le jeu est loin d’être aussi complet qu’un mmo plus classique tel que WoW. On a aussi du mal à s’attacher à son personnage, son royaume et à la Tyrie en générale. Les pnj ont très rarement quelque chose d’intéressant à dire et vous n’aurez que peu d’occasion de leur parler de toute façon, le point négatif des quêtes qui se déclenchent toutes seules.

L’une des plus grande déception du jeu se trouve en la personne des donjons. Classiques et se jouant en groupe de 5, ceux-ci souffrent d’un cruel manque d’intensité et de personnalité. Avec la suppression de la sainte trinité, la synergie de groupe se résume à spammer les buffs/debuffs aoe, les adeptes du tanking ou plus encore du healing se retrouveront clairement dépaysés. Ici c’est le chacun pour soi qui est de rigueur et les ennemis se feront un plaisir de vous laminer en deux coups si vous avez la malchance de vous retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment.

Certains regretteront aussi la rigidité du gameplay, le nombre limité de compétence disponible en même temps pouvant donner l’impression de ne pas tirer la quintessence des capacités de sa profession.

En bref le gameplay va clairement provoquer une scission entre les joueurs, certains adopterons le changement et d’autre regretterons la disparition d’un système plus classique.

ArenaNet à aussi inventé le premier mmo ou groupé en PvE relève du parcours de croix, en sus d’être complètement inutile. En effet la présence des serveurs de débordements rend le groupage laborieux et même une fois réussi, n’apporte aucun avantage autre que voir un point supplémentaire sur la map.

Quant au End Game il est tout simplement inexistant. Pas de raid disponible ou de réputation à farmer, les joueurs ayant atteint le niveau maximum n’auront donc qu’à terminer d’explorer la map et farmer les donjons/monter leur artisanats pour acquérir l’équipement voulu. Ensuite il ne leur restera plus qu’à reroll (monter un autre personnage) ou à se tourner vers le sPvP et le MvM, s’ils peuvent y accéder.

Et le PvP ?

Le Pvp est quant à lui divisé en deux volets. La première, et l’une des features principales de jeu, est le monde contre monde. Ce monde fait s’opposer trois serveurs sur quatre cartes distinctes (trois frontières et une map centrale), dont le but est de contrôler les différentes structures afin d’engranger des points, débloquant ainsi des bonus valable pour tout le serveur (bonus d’or, bonus d’exp, etc.). Des engins de sièges sont disponibles, moyennent espèces sonnantes et trébuchantes, et nécessite les ressources de plusieurs joueurs afin d’être déployées. Le niveau des personnages est rehaussé au niveau 80, mais seul les compétences débloquées en PvE sont disponible.

Ce mode présente cependant un défaut majeur, à savoir le temps d’attente avant d’y rentrer qui peut atteindre plus de 6h sur les serveurs les plus peuplés. On pourra regretter aussi que les batailles se résument souvent à des bus contre bus (de joueurs), et que la mort engendre les même coûts de réparation de l’équipement qu’en PvE.

L’autre mode est le PvP structuré ou sPvP est l’équivalent des champs de batailles (ou bg) de World of Warcraft. Il est à  noter sur ce mode qu’il est totalement dissocié du reste du jeu. Les personnages y sont automatiquement booster au niveau 80 avec toutes les compétences disponibles et un équipement générique. La principale caractéristique du sPvP est donc que tous les joueurs y sont sur un pied d’égalité, sans quel que soit leur avancement PvE. La monnaie glanée dans les quatre champs de batailles disponibles permet d’obtenir différents skins pour ses armes et armures en plus de différentes récompenses.

On notera que les quatre BG (BattleGround) sont tous des ‘capture de points’, ArenaNet ayant affirmé sa volonté de développer l’aspect e-sport du titre, d’où la séparation totale avec le Pve. Une certaine lassitude pourra donc s’installer assez vite, du au manque de diversité proposé.

Picsou certified

Reprenant le modèle économique de son prédécesseur, GW 2 ne nécessite pas d’abonnement mensuel en plus de son achat. À contrario on note la présence d’un item shop directement intégré au jeu. Fort heureusement les divers objets et bonus que l’on peut y acquérir n’influencent nullement le gameplay et l’équilibre du jeu, vu que l’on y trouve essentiellement des objets cosmétiques (accessoires, skins d’armure), divers boost temporaire (expérience) ou encore des emplacements supplémentaires pour la banque ou les sacs. Mieux encore la monnaie utilisé par l’item shop, les gemmes, peuvent être obtenir aussi bien en argent réel qu’avec la monnaie du jeu (bronze/argent/or). Un excellent point donc.

ArenaNet a aussi assuré que le jeu disposera d’un suivi bien plus important que son prédécesseur, avec des équipes dédiées au développement du contenu PvP/e-sport et Pve. Les joueurs devraient donc largement en avoir pour leur argent.

Conclusion

ArenaNet est en passe de réussir son pari, proposer un renouveau dans le genre du mmo tout en apportant un apport constant de nouveaux contenus le tout s’en abonnement. Si le jeu reste perfectible sur bien des aspects, notamment Pve et MvM, on saluera le formidable travail des développeurs. De même si les plus gourmands pourront commencer à s’ennuyer passés les premières semaines, les joueurs disposant d’un temps de jeu moindre y trouveront très clairement leur compte et ce pour une durée conséquente. Dans tous les cas l’absence d’abonnement permettra une flexibilité inhabituelle pour le genre niveau temps de jeu, donc … enjoy it !

—> 16/20