Sans un Bruit, du genre criant d’efficacité

Proposer quelque chose de nouveau au cinéma est loin d’être facile. 3D, 4DX, Dolby Cinema si les expérience en ce sens se concentrent surtout sur le contenant il est assez rare de trouver un film qui tente quelque chose sur le contenu tout en restant accessible c’est pourtant le cas de Sans un Bruit.
Juste avant la projection Paramount capitalisait sur cet aspect du film en proposant un apéritif particulier. Après avoir remis à chacun un casque diffusant des cris monstrueux, dans une ambiance de type The Last of Us, il n’était possible de s’exprimer que par signes ou au feutre sur une ardoise.

Basée sur une situation assez courante en science fiction, l’histoire relate la vie au quotidien d’une famille, un homme une femme et leurs 2 enfants sous la menace permanente de créatures impitoyables qui ne détectent leur proies qu’en fonction du son.
En privant le début de son film de dialogue, John Krasinski réalise le tour de force de créer un silence dans la salle aussi pesant qu’à l’écran. L’effet est d’ailleurs si réussi que le recours fréquent à des jumps scares n’était pas vraiment nécessaire.
Après Edge of Tommorow et plus tard La Fille du train, le jeu d’Emily Blunt demeure toujours aussi convaincant. Sa complicité avec John Krasinski n’est surement pas étrangère au fait qu’il s’agisse également son mari dans le film comme dans la vie.
Acteur dans son propre long métrage, Krasinski ne se met plus en avant que les autres mais il en profite pour jouer un registre plus dramatique que ses précédents rôles. Cette volonté est confirmée par sa présence au festival de la télévision en Monte Carlo.
Occupant le rôle principal de la série Tom Clancy’s Jack Ryan, il assurait en conférence de presse aux cotés d »une bonne partie de l’équipe  à quel point il défendait ce format pour raconter  les histoires du célèbre agent de la CIA.
Comme souvent dans les films de genre, les enfants remportent tous les suffrages avec cependant une mention spéciale pour Millicent Simmonds. L’actrice du Musée des Merveilles confirme à nouveau que sa surdité ne la freine en rien pour transmettre au spectateur toute une palette d’émotions.
Le travail sur photographie de Sans un bruit aussi est remarquable avec un excellent jeu de lumière notamment obtenu par l’emploi de longues guirlandes d’ampoules qui font étonnement écho à celles employées dans la bande annonce de The Last of Us Part 2 et produisent le même effet.En plus des silences, l’ambiance stressante du film est aussi présente dans les compositions de Marco Beltrami. Son savoir faire pour la musique de film de genre est établie comme le prouve sa collaboration avec entre autres Wes Craven, Guillermo del Toro ou encore Alex Proyas.

Si le recours à des ficelles scénaristiques un peu usées nuit un peu au film, après la caméra à l’épaule de the Witch, et la webcam de Paranormal Activity, limiter les dialogues afin d’impliquer le spectateur est un excellent concept. Si vous aimez le genre, allez voir Sans un bruit en salle à condition que l’on y respecte le cinéma.

Sans un bruit
Sortie en France le 20 juin 2018

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

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