J’ai toujours tendance à me méfier des objets/outils qui promettent de faire plusieurs choses en même temps. Au final, ça ne donne souvent rien de vraiment bien. Alors quand j’ai vu arriver la nouvelle mouture de Moto Racer avec sa double casquette : moto de piste/moto de cross,  j’étais hésitant. Mais bon, il faut laisser sa chance au produit, alors je me suis lancé, surtout que la moto… c’est mon dada.
On a tendance à dire  que la première impression est souvent la bonne. Si on s’en tient à ce précepte, MR4 (le petit nom du dernier moto racer) devrait rester peu de temps dans votre ludothèque et finir très rapidement sur le boncoin. En effet, les premières minutes  sont très vite crispantes. Pourtant après un temps d’adaptation non négligeable, on finit par apprivoiser la bête et on peut même avoir envie d’y retourner…
L’entrée dans le jeu est assez brutale, pas vraiment de scéne d’introduction, mais très rapidement une mise en situation pour apprendre à gérer les bases du pilotage. Rien de bien compliqué à première vue. On accélère, on freine, on boost en wheeling, on fait des embardées, et on provoque. On rajoute à cela les dérapages et les figures (en cross)…facile tout ça, sauf que le jeu va vite, très très vite, et la manette est hyper réactive.
En mode partie rapide (en solo on a le choix entre partie rapide et carrière) on a initialement accès à deux pistes en course et deux en cross, les autres sont à débloquer. 3 pilotes au choix, tout droit sortis des power rangers, avec des motos assez semblables de premier abord (ce sont surtout leurs spécificités techniques qui diffèrent). Les premières minutes sont un cauchemar : il faut deviner ou va la route, essayer de coller aux adversaires qui sont vraiment très solides même en mode facile. Impossible de suivre des yeux le plan de la piste tout en conduisant. On essaie d’être concentré, mais la moindre erreur vous renvoie en dernière place.

On tente le boost en wheeling, mais il est tellement violent qu’on hésite à le faire pour pas se manger un fossé. Les embardés envoient l’adversaire à vos cotés dans le fossé, si vous êtes bon en timing, sinon…. On retrouve des sensations de Road Rage, mais en plus rapide et moins violent. Petite tentative en moto cross, là ça va un peu mieux. C’est plus lent Le dérapage évite de devoir freiner, mais attention aux figures qui vous donneront du boost à la réception. Elles peuvent aussi vous mettre par terre si vous les faites au mauvais moment. Dans ce mode cross la piste est parfois impossible à suivre, elle se divise, certains passages sont délicats… bref là aussi on galère fort pendant les premières minutes voir la première heure.
C’est à ce moment qu’on est tenté de lâcher l’affaire. Ca va trop vite et on se désespère un peu de finir dernier ou presque. A coté de ça on n’est que moyennement emballé par le graphisme du jeu qui sans être laid, n’apporte pas grand chose. Pourtant lâcher à ce moment serait dommage. Une fois le jeu pris en main, il procure de vraies sensations, à conditions de connaître un peu les pistes, et de rester concentré.

Un peu plus à l’aise avec le gameplay, on passe en mode carrière dans lequel on doit progresser en réussissant des épreuves et en gagnant des étoiles. On se heurte alors à un nouveau concept : il faut parier sur son classement suite à l’épreuve. Si on perd le pari on perd le nombre d’étoiles misées. Assez curieux et plutôt frustrant car là aussi on peu débloquer les épreuves suivantes, mais avec un faible montant d’étoiles. C’est pénible car parfois il faudra recommencer des portions débloquées pour obtenir les étoiles manquantes. Au risque de perdre celles précédemment obtenues…. La crise de nerf n’est pas loin.

Les épreuves sont alors un peu plus variées : contre la montre, élimination du dernier toutes les 30 secondes, petit championnat de 3 courses… Bizarrement j’ai trouvé le passage au mode carrière plus simple. et enfin réussi à terminer premier de certaines courses. Peut être avec l’habitude. En plus de ces challenges vous pouvez gagner des challenges de style grâce à vos wheelings, figures et dérapages en cross.
On est clairement en mode arcade pur et dur. Vitesse énorme, gamelles à gogo sans conséquences, aucune gestion du grip (jamais la moto ne va déraper sur la route). Les paysages défilent, on se prend à aimer le coucher de soleil sur la route, les courses dans les forêts de pins… et surtout, on prend sa dose d’adrénaline, on enclenche le turbo dès que possible, on fait des sauts de plus en plus haut et des figures de plus en plus folles. Bref on s’éclate.
Au fil des courses on gagne des points pour améliorer son véhicule dans le paddock. Un peu de vitesse ou de boost ne sera pas de trop pour gagner les épreuves suivantes. Au total 14 circuits routes, plus autant en cross, et une dizaine de pilotes sont disponibles/ à débloquer. Les graphismes ne sont pas fantastiques, mais ils restent très plaisants et l’immersion lors des courses ainsi que certains effets visuels sont saisissants. La musique est très pêchue, et entraînante, surtout entre les courses qui sont elles dominés par le son des moteurs.
Malgré tout cela on reste un peu sur sa faim. Sans doute à cause d’une réalisation approximative : les personnages ne sentent pas assez le cambouis, et on ne s’y attache pas malgré les quelques conseils donnés entre deux courses. Les motos se ressemblent trop. Vu le concept de courses  »sauvages », des véhicules plus typés (façon Mad Max par exemple) auraient apporté un plus, vu que de toutes façons aucune marque officielle n’est présente dans le jeu. Certains bugs sont irritants. Surtout quand on reste coincé dans le décor sans pouvoir en sortir.
Au final les deux types d’univers moto sont plutôt bien restitués et plaisants à jouer. En revanche une réalisation un peu quelconque, et une maniabilité assez délicate (surtout au début) risque fortement de rebuter les motards en herbe. Ce qui est dommage car le jeu mérite qu’on s’y accroche. Comme quoi à vouloir trop faire…

Moto Racer 4
Disponible sur PS4, Xbox One, PC

Cet article a été écrit par Hendpton