L’Etreinte du Serpent, une lueur à entretenir

En dehors des paillettes, des flashs des photographes et du taris rouge, Cannes reste malgré tout un festival de cinéma. Dans sa sélection 2015 figurait l’Etreinte du Serpent, le film du réalisateur colombien Ciro Guerra  nommé cette année aux Oscars dans la catégorie meilleur film en langue étrangère.
Ciro-GuerraKaramakate, dernier représentant de son peuple vit seul, reclus au fin fond de l’Amazonie. Survient alors un ethnologue botaniste américain qui recherche la yakruna, une plante sacrée aux vertus bienfaitrices, permettant de rêver.
etreinte-du-serpent-8Le puissant Chaman y voit l’occasion qui lui fera recouvrer la mémoire mais aussi de se confronter aux conséquences d’actions commises 40 ans plus tôt.  Le 3eme long métrage de Ciro Guerra est magique. La beauté des paysages amazoniens est magnifiée par une photographie tout en noir et blanc.
etreinte-du-serpent-1Pas si éloigné du message d’Elie Roth avec Green Inferno, l’expédition entreprise par ces explorateurs permet de découvrir des peuples, des coutumes, une autre vision du monde. Elle invite à la réflexion sur le choc des civilisations avec certaines références au tourmenté Apocalypse Now.
etreinte-du-serpent-11Sans démesure d’effets spéciaux ou de machine à remonter dans le temps, le montage entremêlant flashback et scènes du présent confère à l’Etreinte du Serpent un touché un peu fantastique.
etreinte-du-serpent-5Si l’ethnologue allemand Theodor Koch-Grünberg dont les journaux ont servi à l’écriture du scénario est brillamment joué par Jan Bijvoet, le scientifique américain est bien incarné par Brionne Davis.
etreinte-du-serpent-10La palme revient toutefois à l’acteur jouant Karamkatane jeune. Nilbio Torres est tout simplement impérial. Il inspire au respect dans son costume traditionnel.
etreinte-du-serpent-7Antonio Bolivar n’est pas en reste non plus dans son interprétation de Karamkatane plus âgé. Ses répliques aussi énigmatiques que remplies de sagesse n’ont rien à envier à celles d’un maitre vert dans une galaxie lointaine.

L’intervention de la musique est d’autant plus profonde qu’elle est pudique à l’image de la chanson du générique de fin émouvante et emplie de mélancolie. L’heure cinquante huit que dure le film équivaut dans l’espace sans temps à un battement d’aile de papillon.
etreinte-du-serpent-9Ce court moment d’humanité aussi passionnant qu’initiatique insuffle une lueur d’espoir aussi bien pour la planète que pour le cinéma. Entretenez la.

L’Etreinte du Serpent
Disponible depuis le 3 mai en DVD et VOD

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

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