Wonder Woman, le militantisme féministe radical intelligemment évité

Au cinéma Elecktra et Catwoman ne sont pas les meilleures ambassadrices de l’adaptation de comics mettant à l’honneur une super héroïne. Dans un contexte où le militantisme féministe est plus prégnant, la sortie de Wonder Woman constitueà la fois un calcul opportun mais aussi une prise de risque.
L’avant première a eu lieu au Grand Rex sur le grand écran qu’il a fallu regarder pour certains depuis l’orchestre à cause d’un manque évident d’organisation. Après un teaser de Justice League et un petit mot de Gal Gadot l’actrice qui interprète Wonder Woman le film a pu être lancé.
En vue d’être préparée au retour d’Arès, sous la direction de sa tante Antiope, Diana la fille de la reine Hippolyta devient à force d’entraînements la plus redoutable des Amazones. Le crash de l’avion de Steve Trevor à proximité révélera l’île jusqu’alors invisible aux humains et qui se fera alors attaquée.
L’exposé de la situation dans le monde va être interprété comme l’oeuvre du dieu de la guerre. Afin qu’elle puisse l’affronter et ainsi mettre fin au conflit, le pilote  des forces alliées  promet de conduire la princesse à l’ennemi désigné des Amazones directement  sur le front.
En suivant globalement le début de l’histoire des comics avec la découverte de l’ile et le mode de vie des Amazones, la réalisation de Patty Jenkins est efficace. Les scènes d’action et de combats abusant quelque peu de ralentis sont malgré tout de bonne facture.
La passage à Londres est le prétexte à des comiques de situation jouant sur la décontraction de Wonder Woman vis à vis des moeurs de l’époque mais également à un message politique sur le manque de considération des décideurs vis à vis du sort des peuples dont ils ont la charge.
Sur le front, le film n’échappe malheureusement pas à quelques clichés avec une photographie de l’Europe vue et revue et des scènes qui se veulent romantiques mais qui finissent devenir génantes vu le nombre d’images d’Epinal qu’elles contiennent.
Quelques clins d’oeil àl la culture geek font toutefois mouche comme une séance d’escalade qui n’a rien à envier à Spiderman, un bel exemple de motivation des troupes façon Jeanne d’Arc ou encore un affrontement final version Matrix 3 lui même inspiré de Dragon Ball.
La beauté et l’investissement de Gal Gadot dans son rôle réussit à faire oublier quelques temps Linda Carter qui a popularisé le personnage à la télévision. Autre actrice de séries, Robin Wright qui s’y connait en princesse (Princess Bride) campe à la perfection son rôle de redoutable guerrière.
Toujours en lien avec les séries, Chris Pine qui incarne le capitaine Kirk dans le reboot de Star Trek a de quoi faire vaciller nombre de spectatrices par son physique irréprochable, son sens héroïque du devoir et son ouverture d’esprit vis à vis son intrépide nouvelle amie.
La réussite d’un film repose beaucoup la personnalité voire la mégalomanie du méchant or le couple que forment le général Erich Ludendorff et le Dr Maru manquent malheureusement d’envergure. Les artifices pour les rendre crédibles face à Wonder Woman n’impresionnent pas vraiment.
Les seconds rôles ne tirent pas non plus leur épingle du jeu. La cohésion du groupe formé où les faiblesses des uns seraient palliées par la force des autres ne fonctionne pas. La formation se trouve alors uniquement fondée pour ne faire que du remplissage.
La musique à l’image du film accompagne correctement certains moments épiques sans pour autant marquer le spectateur. Wonder Woman reste tout de même un bon divertissement appliquant des recettes qui ont fait leur preuve, évitant avec soin le piège du militantisme féministe acharné.

Conformément au « baise la » et au « baise le » entendu en réponse dans la salle, recréer au féminin les erreurs commises par les hommes ne grandit personne au final.

Wonder Woman
Sortie en salles le 07 juin 2017

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

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