J’ai eu l’occasion de voir en avant première au club Lincoln l’Eveil d’Edoardo, une comédie douce amère qui sent bon l’Italie.
Financé par la Biennale College de la Mostra de Venise et sélectionné pour la 65eme édition du festival international du film de Berlin, le premier long métrage de Duccio Chiarni avait matière à m’intriguer.
En revendiquant comme source d’inspiration le « Swedish Love Story » de Roy Andersson et plus récemment « L’Amour de Jeunesse » de Mia Hansen-Løve, je voulais en savoir plus sur cette histoire d’adolescents qui traite du passage à l’âge adulte.
Edoardo est un jeune homme de 17 ans timide et plutôt mal à l’aise avec les filles. Son problème de phimosis, c’est à dire de prépuce trop serré autour du gland l’empêchant de décalotter, n’arrange pas les choses.
C’est d’autant plus gênant qu’avec son ami Arturo, ils sont les derniers de leur classe à ne pas avoir eu de relations sexuelles avec des filles. Le rêve serait de débuter l’expérience avec la si proche et pourtant inaccessible Bianca.
Bien qu’il soit courant de voir dans les salles françaises des teen movies américains, c’est beaucoup plus rare quand il s’agit de films italiens. Lorsqu’ils abordent subtilement des sujets peu traités au cinéma, comme celui des problèmes sexuels masculins, ils sont tout simplement immanquables.
Malgré la scène du poulpe qui inévitablement rappelle American Pie, l’Eveil d’Eduardo possède une véritable identité. Les acteurs sont vraiment crédibles et jouent bien. Le regard que pose Duccio Chiarni sur cette période de la vie en plus d’être attendrissant est juste.
Pour une première réalisation, l’histoire est bien rythmée, le dynamisme de la bande son y contribue largement. La photographie est de qualité.
Tout comme pour Palo Alto de Gia Coppola, l’Eveil d’Eduardo est touchant en abordant la thématique universelle que sont les amours adolescents.
Seulement l’originalité de son angle d’approche et son toucher transalpin lui confèrent un style à la fois léger qui le rapproche plus facilement du spectateur européen. En filigrane l’inspiration autobiographique du réalisateur n’y est sans doute pas étrangère. En lui décernant son Grand Prix 2015, le jury du festival de Cabourg partage surement ce sentiment.
L’Eveil d’Edoardo
Sortie en salle le 17 juin
17juin 2015
Commentaires
Florent
Je ne comprends pas comment je n’ai pas entendu parler de ce film plus tôt… Il a l’air vraiment très bien !