Alors que six ans se sont écoulés depuis la sortie du premier opus, la suite Death Stranding 2 : On the Beach, est enfin disponible. Après avoir parcouru de long en large une Amérique fragmentée, ce nouveau voyage mérite-t-il d’être effectué ou s’agit-il simplement d’une entreprise déjà connue, mais maquillée différemment ?

Onze mois après les événements précédents, Sam, ex-porteur, s’est retiré dans un abri caché pour élever sa fille adoptive Lou. Fragile, qui travaille pour l’UCA, le retrouve et lui propose, en échange d’une grâce, d’étendre au Mexique l’action d’unification qu’il a menée aux États-Unis. Naturellement, les Échoués seront de la partie.

Death Stranding 2 est un jeu d’action-aventure en vue à la 3ème personne en monde ouvert, développé par le studio Kojima Productions, devenu indépendant en 2015 suite aux différends entre son fondateur et Konami. Leur dernière collaboration fut Metal Gear Solid V : The Phantom Pain, un détail loin d’être anodin…

Le jeu débute par un générique d’introduction entrecoupé de cinématiques quasi photoréalistes et de séquences servant à apprivoiser l’interface, assimiler les manœuvres de base et se familiariser avec les dialogues à choix multiples, avec un système de redémarrage en boucle en cas de mauvaise réponse.

Si le cœur du gameplay reste la livraison, l’approche bénéficie de plusieurs ajouts. Un cycle jour/nuit et une météo imprévisible obligent à revoir ses itinéraires. L’APAS un nouvel arbre de compétences enrichit la progression : portage, combat, discrétion, soutien logistique… Chaque branche améliore l’efficacité de Sam.
Développé avec le moteur Decima, déjà utilisé pour Horizon Forbidden West, Death Stranding 2 profite d’un rendu visuel saisissant. Les paysages affichent une profondeur de champ impressionnante, les textures naturelles sont très détaillées et la gestion de la lumière renforce l’aspect contemplatif des déplacements.

Les combats bénéficient aussi d’un système revu, laissant le choix entre contournement, confrontation directe ou infiltration. Pour ces dernières, les similitudes avec Metal Gear Solid sont flagrantes, preuve qu’à ce jour Kojima n’a toujours pas digéré la confiscation de son “bébé” par Konami.

Death Stranding 2 propose un bestiaire varié, avec des affrontements face aux boss gagnant en intensité. Les gadgets se diversifient : drones, treuils automatisés, embarcations, véhicules adaptés. Les infrastructures construites par les autres joueurs via le multijoueur asynchrone apparaissent désormais bien plus régulièrement.
L’appétence de Kojima pour le cinéma est toujours aussi manifeste, que ce soit au niveau de la mise en scène (dialogues soignés, silences pesants, mystères savamment distillés) ou du casting, avec Norman Reedus et Léa Seydoux reprenant leur rôle, mais aussi de nouveaux venus comme Elle Fanning ou George Miller.

Le doublage, aussi bien en anglais qu’en français, se montre à la hauteur. Les bruitages, tout comme la musique signée Woodkid et Ludvig Forssell, participent pleinement à la narration, avec des mélodies tantôt aériennes, tantôt pesantes, et des pistes évoluant selon l’action ou l’environnement, rendant chaque traversée unique.

Bénéficiant d’une carte gigantesque, la campagne principale requiert environ 40 h pour en voir le bout selon le niveau de difficulté choisi, les missions secondaires peuvent prolonger l’expérience de la moitié de ce temps. Certaines tiennent du simple transport, d’autres proposent des énigmes environnementales ou encore des combats intenses.

Death Stranding 2 : On the Beach affine la formule initiée en 2019. L’aventure conserve un rythme contemplatif mais gagne en variété et en intensité, malgré une interface parfois peu lisible et inutilement complexe. Kojima signe un titre ambitieux sur lequel plane la douleur fantôme laissée par l’amputation de son soldat fétiche.
Death Stranding 2 : On the Beach
Disponible sur PS5
