Mon ami Robot, le feel good movie des fêtes

La programmation du festival du film d’animation d’Annecy est si dense qu’il arrive de manquer certains lauréats. Heureusement ils se retrouvent souvent en compétition dans la sélection internationale du film fantastique à Strasbourg. Comme Blue Giant, Mon ami Robot, grand prix Contrechamp n’y a pas échappé.
Dog est un chien qui mène une vie monotone. Assis sur son canapé, il s’ennuie devant ses plateaux repas à zapper jusqu’à ce qu’il tombe sur une publicité pour un robot à assembler. Son Amica 2000 monté, il reprend goût à la vie mais oublie en l’emmenant à la mer que technologie et eau ne font pas bon ménage.
Avant d’être adapté en film d’animation Robot Dreams le titre anglais de Mon ami Robot est un roman graphique qui porte le même nom. Spécialisée dans la littérature jeunesse, son auteur Sara Varon a la particularité de ne dessiner que des personnages non humains qui se lient d’amitié malgré leurs différences.

Sous couvert d’une direction artistique naïve, le film de Pablo Berger aborde des sujets difficiles tels que la solitude en ville, la perte d’un être cher ou encore l’amitié. Ainsi le réalisateur nominé aux césars du meilleur film étranger pour Biancanieves en 2014 propose par son traitement plusieurs niveaux de lecture.
Pour mieux s’adresser aux plus jeunes, Mon ami Robot ne contient aucun dialogue. Il recourt au langage universel des émotions à travers l’image et la musique. Les enfants s’identifient facilement aux animaux et la bonne humeur véhiculée par September d’Earth Wind and Fire traverse allègrement les générations.

Les adultes verront dans les scènes entre Dog et Robot une idéalisation de la vie en couple où de simples gestes, complicité et partage font toute la différence jusqu’à l’inévitable séparation suivie d’une progressive reconstruction. Un grand pan de vie est retracé excepté la partie reproduction naturellement impossible.

Enfin les cinéphiles pourront s’amuser à repérer les nombreuses références disséminées tout le long du film à l’image du poster de Yoyo de Perre Etaix dans la chambre de Dog, de la danse en roller en mode Gene Kelly dans Beau fixe sur New York ou encore du trip de Robot comme dans le Magicien d’Oz de Victor Flemming.
Pour un premier film d’animation, Mon ami Robot est techniquement réussi, le style de la bande dessinée est respecté et l’animation des personnages satisfaisante toutefois ce sont surtout les décors qui se démarquent avec une reconstitution fidèle mais nostalgique d’un New York antérieur au 11 septembre 2001.
En plus des tubes des années 70, la musique de Mon ami Robot lui colle particulièrement bien suivant son côté montagne russe émotionnelle. Répondant présente à tous les précédents longs de Pablo Berger, Yuko Harami a effectué la supervision musicale d’une efficacité et d’une sensibilité toute japonaise.
Mon ami Robot est indéniablement un feel good movie de type bromance, le dessin est agréable, la musique entrainante, l’histoire émouvante et les références sympathiques. Sa sortie durant les fêtes de fin d’année tombe à point nommé car c’est une période où il est bien plus facile de retrouver son âme d’enfant.