Inua : a story in Ice and Time

Le fait que sur Arte, le jeu vidéo soit le plus sérieusement traité toutes chaines généralistes confondues, est peut-être dû à son statut d’éditeur. Après plusieurs titres aux thématiques fantastiques tels que Californium ou The Wanderer, en quoi Inua, dernière production en date a de quoi susciter l’intérêt des gameurs fans de sf ?

Taïna Hyppolite du journal Discoverer est chargée de couvrir le repêchage du Terror, un navire de l’expédition Franklin parti d’Angleterre vers le grand nord canadien en 1845 embarquant 134 marins. Avec seulement 40 corps retrouvés, la journaliste espère découvrir ce qui est arrivé et où est passé le reste de l’équipage.

Inua est un jeu d’aventure en pointer-cliquer développé par IKO studio de jeu vidéo et société de production de films et Pixel Hunt qui s’est spécialisée dans le roman vidéoludique. Imaginée par Natalie Frassoni et Frédéric Bouvier, l’histoire a été adaptée par l’auteur Inuit Thomassie Mangiok avec l’aide des conseillers  Monica Ittusardjuat et Billy Gauthier.

L’originalité d’Inua réside dans son principe d’exploration de même scènes parfois à 3 époques différentes afin d’y trouver des idées appelés tokens. Elles sont suggérées en cliquant dessus alors qu’elles gravitent autour des protagonistes afin de progresser dans la compréhension et la résolution de l’histoire quand le personnage adéquat est interrogé.

Pour naviguer d’un diorama à un autre il suffit de cliquer sur sa bulle, les faire pivoter pour les observer selon une autre perspective ou changer de temporalité s’effectue via des flèches qui apparaissent en haut ou en bas de l’écran et que l’on peut activer en cliquant ou en appuyant sur les boutons indiqués.
Avec des personnages naïfs et des couleurs pastel les graphismes de Delphine Fourneau du collectif Klondike sont très réussis. Ils contribuent grandement au côté poétique d’Inua. Assez rares et plutôt élémentaires les animations participent aussi à ce sentiment d’avoir à faire à une sorte de rêverie interactive.

Inspirée du véritable naufrage en Arctique de 2 navires britanniques les HMS Terror et Erebus partis en expédition au 19eme siècle auquel se sont greffés des contes et des légendes Inuits, l’histoire d’Inua est captivante avec son découpage cinématographique facilement adaptable à de plus grands écrans.

Crédibles, les dialogues en anglais sont bien interprétés et sous titrés en plusieurs langues. Ils auraient mérité qu’un peu plus de temps soit consacré à leurs transcriptions en français.  En revanche, la musique composée par Tanya Tagaq, une chanteuse Inuit sied merveilleusement à l’ambiance envoutante du jeu.
Il est arrivé dans une scène que tous les tokens aient été découverts, toutes les réactions des personnages entendues sans qu’aucune flèche de navigation n’apparaisse et donc qu’il ne soit plus possible d’avancer. Dans ce cas un retour au menu principal puis continuer la partie débloquent la situation.

Entre enquête et conte initiatique, Inua est servi par un concept original, des graphismes d’une grande poésie, une musique surnaturelle et un propos qui invite à la réflexion bien après les 4 heures nécessaires pour connaitre son dénouement. Si vous aimez les voyages dans les espaces glacés et dans le temps, ne passez pas à côté.


Inua : a story in Ice and Time
disponible le 10 février sur Steam, Nintendo Switch et Mobiles

Inua : a story in Ice and Time

13,49
7

Général

7.0/10

Pour

  • Navigation dans le temps
  • Direction artistique
  • Musique

Contre

  • Traduction des sous titres en français

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

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