Ghost of Tsushima, dans la peau d’Akira Kurosawa

Les jeux ayant pour thématique le Japon médiéval n’ont pas manqué sur la fin de cette génération de consoles. Après Sekiro et les Nioh, Ghost of Tsushima exclusivement sur PS4 apporte sa pierre à l’édifice avec maestria selon de nombreux « testeurs ». Cet enthousiasme unanime est-il justifié ou s’agit-il un effet de mode qui passera avec le temps ?

En essayant de repousser l’envahisseur Mongol conduit par Khotun Khan le petit fils de Gengis, le seigneur Jin Sakai est sévèrement blessé. Soigné par Yuna la voleuse, le samouraï entend délivrer son oncle Shimura, Jito de Tsushima retenu au château de Kaneda. Il promet aussi de libérer des mongols Taka le frère de à celle qui l’a secouru.

Développé par Sucker Punch, Ghost of Tsushima est un jeu d’aventure action en vue à la 3eme personne en monde ouvert. Ayant fait ses preuves avec la série des Infamous et des Sly Cooper, l’exercice n’est pas vraiment étranger au studio membre du SIE Worldwide mais comment marquer les esprits avec un thème aussi repris ?

Après une scène d’introduction tragique, Sucker Punch met immédiatement le joueur le pied à l’étrier en Jini Sakai chargeant désespérément les Mongols à cheval. On découvre ensuite les rudiments de la furtivité jusqu’à ce qu’il retrouve son sabre. Habilement, l’apprentissage des commandes concernant les phases de combat s’effectue ensuite au travers d’un flash-back.

Basée sur des faits réels, la narration est d’une telle qualité qu’elle ne peut pas laisser de marbre les fans de cinéma et plus particulièrement des grands classiques nippons. Les références ne se limitent d’ailleurs pas à cette histoire de revanche, visuellement tous les ingrédients du film de samouraï sont présents dans les cinématiques.

Gros plans, plan large, champ-contre champ, plongée et contreplongée, un grand nombre de techniques de réalisation propre au cinéma sont utilisées dans le jeu. Baptisé mode Kurosawa l’application d’un filtre noir et blanc avec voix japonaises et sous-titres en français est même disponible pour recréer l’esthétique des films du réalisateur.

La direction artistique est magnifique, les graphismes sont à couper le souffle aussi bien pour les décors que dans la modélisation des personnages. Le travail sur la lumière est fantastique avec un cycle jour nuit immersif et une gestion des particules parfaitement fluide. Si elle apparait parfois un peu trop démonstrative, la puissance du moteur maison est incontestable.

Ghost of Tsushima permet une grande la liberté d’action. Il est possible d’aller direct à l’essentiel avec le risque de ressentir une certaine répétitivité ou alors dans une approche plus contemplative de se laisser porter au gré du vent afin de terminer des quêtes secondaires, acquérir de nouvelles capacités et davantage de ressources.

Malgré une IA parfois inégale, les combats sont souvent intenses notamment grâce à l’absence de verrouillage. L’arbre de compétences permet de sélectionner le meilleur des 2 mondes entre un style respectant le bushido, le code d’honneur des samouraïs et le ninjutsu un art martial bien moins déontologique adopté par les Shinobi, assassins de l’ombre.

Prince des éveillés dans Destiny 2 et Samourai Jack dans la série d’animation éponyme, Damien Boisseau interprète un Jin Sakai convaincant en français. Vu leur expérience respective au cinéma, faire appel à Ilan Eshkeri et Shigeru Umebayashi pour composer la musique donne lieu une bande son émouvante renforcée par les sonorités de nombreux instruments traditionnels.

Via une mise à jour prévue le 16 octobre et apportant un mode multijoueur coopératif ainsi qu’un new game +, la durée de vie initiale de 40h risque fort d’être décuplée. Avec les codes de ce qu’il y a de meilleur au cinéma Ghost of Tsushima méritera alors définitivement sa place au panthéon des licences marquantes de la PS4.


Ghost of Tsushima
Disponible sur PS4

Ghost of Tsushima

52.49 €
9

Général

9.0/10

Pour

  • Le mode Kurosawa
  • Les graphismes
  • La musique

Contre

  • Le multi et NG+ manquants à la sortie du jeu

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

Commentaires

    […] Ghost of Tsushima a tellement marqué de son empreinte la catégorie jeu vidéo d’action RPG en monde ouvert se déroulant dans le Japon Féodal qu’il est risqué de s’aventurer sur ce chemin. Le défi est pourtant relevé par The Rise of the Ronin. Est-il en mesure de détrôner la référence pour en devenir une lui-même ? Sous l’ère du shogunat Tokugawa, la conspiration de certains gouverneurs est réprimée dans le sang y compris pour la population. Sauvés par une experte du sabre, un frère et une sœur sont formés pour devenir un duo de fines lames. L’exécution d’une mission va nourrir la vengeance de l’un d’entre eux … Rise of the Ronin est donc un jeu de rôle et d’action en vue à la 3ème personne développé par le studio japonais Team Ninja. La filiale de Koei Tecmo n’est pas novice en la matière puisqu’elle inscrit entre autres à son passif la série des Ninja Gaiden, la saga Nioh ou plus récemment l’exigent Wo Long: Fallen Dynasty. Le jeu débute par la sélection des caractéristiques pour les 2 personnages qui va de la tête à l’ensemble du corps sans oublier le style au combat. Il s’ensuit un entrainement qui sert de tutorial pour maitriser les principales actions d’attaques et de défense où les 2 héros s’affrontent entre eux puis envers leur maîtresse. La quête principale est un parcours initiatique que doit mener d’étapes en étapes l’un des héros. L’objectif est indiqué en haut à gauche de l’écran et pour s’orienter une carte est disponible. En plus des voyages libres ou automatiques à pied ou à cheval, des déplacement rapides via l’activation de bannières restent possibles. Durant les phases d’exploration il est possible de collecter des herbes médicinales, de rétablir l’ordre public dans certaines zones mal famées, d’effectuer des transactions avec des commerçants pour compléter l’inventaire ou encore discuter avec des personnages non jouables en vue d’effectuer des quêtes annexes. Certaines missions peuvent cependant être effectués avec l’aide des partenaires au sein du jeu qu’il est possible de contrôler. Leurs compétences spécifiques facilitent ainsi la progression dans l’aventure. Il est également possible de faire appel d’autres joueurs, le niveau étant alors réajusté selon la force de chacun. Utilisant le même moteur que Nioh 2, Rise of the Ronin accuse un certain retard au niveau des textures et de la modélisation des visages. Le grappin n’est utilisable qu’à des endroits prédéfinis, certains passages et sont infranchissables sans raison et il arrive que des éléments visuels surgissent de manière abrupte. L’arsenal à disposition est varié mais le bestiaire par soucis de réalisme n’est pas vraiment exhaustif. La direction artistique s’avère toutefois excellente, les environnements sont beaux, magnifiés par l’éclairage et la narration s’appuyant sur des faits historiques compensent quelque peu toutes ces faiblesses techniques. Si les combats se montrent trop techniques, Rise of the Ronin présente l’avantage d’être accessible en permettant facilement de changer la difficulté. L’élimination d’ennemis et l’accomplissement de missions font gagner des points de compétences qu’il convient de repartir selon les 4 caractéristiques majeures de l’avatar. Après Outriders ou encore Starfield, Inon Zur démontre l’amplitude de son talent avec une bande son aux intonations nippones évitant soigneusement la caricature. En version originale l’immersion dans Rise of the Ronin est forcément plus grande, le doublage en français en plus d’être intégral s’en sort avec les honneurs. Avec 30h de jeu et la possibilité de retenter l’aventure en incarnant l’autre lame secrète, Rise of the Ronin est généreux. S’il n’est pas révolutionnaire au point de s’imposer comme la nouvelle référence et abstraction faite de quelques faiblesses, ce Nioh 3 sans Yokai a largement de quoi séduire les amateurs du genre. […]

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