Elémentaire, la passion interraciale façon Disney

Après l’accident industriel de la postologie Star Wars, le naufrage de la phase 4 du MCU et le peu d’engouement qu’ont suscité ses derniers films d’animation, Disney semble s’effondrer. Élémentaire confirme-t-il cette descente aux enfers ou témoigne-t-il enfin du dégrippage de la machine à rêver de Walt ?

Un couple de feu émigre pour s’établir à Élément City où cohabitent tous les éléments de la terre. Après avoir monté une épicerie fine et eu une petite fille, ils prospèrent. Flak se prépare à prendre la suite de son père mais son tempérament explosif remet tout en question y compris les préjugés à l’égard des Aquatiques.

Réalisé et écrit par Peter Sohn, Élémentaire est très imprégné de son histoire personnelle quand plus jeune l’américano-coréen débarquait avec sa famille dans le Bronx à New York, décidera de se lancer dans le cinéma d’animation au lieu de reprendre l’affaire de son père et épousera une femme non-coréenne.

Techniquement Élémentaire est réussi, Élément City grouille de vie et de couleurs, les plans d’ensemble sont vastes mais détaillés, le rendu de chaque élémentaire est impressionnant avec un travail considérable sur les effets de transparence des personnages d’eau et l’animation des flammèches pour ceux en feu.

Si l’histoire n’évite pas les désormais classiques déconstructions en vogue avec un personnage féminin fort et rebelle à l’inverse du masculin couard et un peu idiot, elle ne se repose pas complètement sur la fracture sociale existant entre les 2 héros l’un faisant partie de la haute société et l’autre vivant de son commerce.

Sohn s’est plus concentré sur la famille, la notion de sacrifice et le respect que les enfants doivent à leurs parents laissant vacante la place importante qu’occupent les personnages secondaires dans la mécanique Disney. Toutefois, en plus du filial et du parental, l’amour vainqueur de tous les obstacles n’est pas en reste.

En plus de la thématique raciale de « Devine qui vient diner » dont Sohn dit s’être inspiré, Élémentaire traite d’une façon suggestive et inhabituellement sensuelle la passion qui poussent l’un vers l’autre ces 2 êtres que tout oppose. Discrète, cette interprétation légèrement subversive est indéniablement l’atout inattendu du film.

Après Nemo, Wall-e et le monde de Dory, Thomas Newman signe pour la 4eme fois un Pixar. Si le compositeur d’American Beauty délivre une bande son enjouée aux sonorités à base de steel drum et de voix exotiques. Inclure plus de chansons pour marquer l’histoire comme souvent dans les Disney n’a pas été retenue.

Le recours à des stars talents au niveau du doublage démontre à nouveau qu’il n’est pas le garant d’un résultat exceptionnel. Si l’interprétation d’Adèle Exarchopoulos est convaincante celle de Vincent Lacoste est plus en retrait surtout quand on la compare aux essais effectués par Donald Reignoux malheureusement débouté.

Avec Élémentaire, l’excellence technique de Pixar en matière d’animation est une fois de plus confirmée. Si cette 27eme production souffre d’enjeux peu palpitants et demeure trop centrée sur ses protagonistes, son évocation de la passion interraciale est emprunte d’une sensualité qui n’est pas déplaisante à déceler.


Elementaire
Sortie en salles le 21 juin 2023

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

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