Après le 11ème PIFFF, pas de fatalité.

Après la PGW et en attendant le CES, un autre symbole fort du retour à la vie d’avant est la tenue sans condition du 11ème PIFFF célébrant pour l’occasion les 50 ans de Mad Movies son équivalent papier. Avec les dérèglements climatiques, la guerre en Europe et les pandémies à l’affut, pourquoi faut-il s’y rendre ?

Riche en promesses, l’affiche de ce PIFFF 2022 met en scène un embarcadère sur lequel quelqu’un s’abrite sous un parapluie rouge tandis que tombe du ciel un déluge de feu. On se prend à rêver d’une édition qui traitera d’écologie (pluie de météorites), de fin du monde (la jetée) et de Japon (disque rouge).

10 films sont en compétition avec sans surprise une majorité provenant d’Amérique du nord (5) mais aussi d’Amérique latine (1). L’Asie sera représentée par Taiwan au cœur de tellement de tension actuellement (1). Enfin, parmi les films européens (3), signe de la fin des temps, une production exclusivement française.

Ansi la Montagne de Thomas Salvador réalisateur, coscénariste et acteur aux cotés de Louise Bourgoin met en scène Pierre ingénieur parisien en robotique. En séjour dans les Alpes pour son travail, il part bivouaquer en altitude quand l’envie de ne plus redescendre le saisit. Le confinement a clairement laissé des séquelles…

L’occasion de voir du cinéma made in Taïwan sur grand écran est déjà rare à Paris alors quand il s’agit comme dans Demigod: The Legend Begins d’animation fantastique avec des marionnettes façon Les Sentinelles de l’air, le rendez-vous est immanquable, surtout avec de la magie et des arts martiaux au menu.

A l’intersection entre le pouvoir, l’argent et le paraitre, les réseaux sociaux cristallisent de nombreuses peurs. Influencer aborde ce sujet face auquel il est facile de glisser mais la maitrise en matière de critique sociale démontrée par Kurtis David Harder avec son « Voyeurs » a de quoi rassurer pour cette première européenne.

S’il est de tradition au PIFFF que la sélection japonaise sorte des sentiers battus, Fausto Fasolu et Cyril Despontin ont choisi cette année le contrepied en proposant hors compétition Shin Ultraman, la mise au gout du jour de l’un des combattants de Kaiju parmi les plus iconiques de la culture populaire nippone.

Parmi toutes les séances culte, de Caligula à Haute tension en passant par Schizophrenia sans oublier Electric Dragon 80000v, l’Apocalypse attendra la projection en 35 mm de Strange Days et surtout la rencontre avec l’équipe de Mad Movies, qui débâtera de sa vision concernant l’avenir du cinéma de genre.

Longtemps souhaitée, le 11eme PIFFF se dote d’une section où figurent des films au fumet fantastique mais à la consistance d’un autre genre. Au sein de cette séance parallèle, la première française du hongkongais « Detective vs. Sleuths » risque fort de régaler les amateurs de sensations fortes mais aussi les fans de thriller.

Une édition du PIFFF ne serait pas complète sans ses séances interdites. Entre The Lair où une équipe de choc chasse de l’expérimentation russe et The Price We Pay qui met à l’épreuve des braqueurs amateurs réfugiés au sein d’une ferme en apparence tranquille, il sera hors de question de dormir passé minuit.

La meilleure façon de dépasser ses peurs est d’y faire face. Si vous parvenez à suivre ce millésime de bout en bout, il ne fait pas l’ombre d’un doute que vous serez en mesure d’affronter les pires catastrophes qui pourraient survenir en 2023. Après le 11ème Festival Parisien du Film Fantastique International, plus de fatalité.


11ème édition du PIFFF
Du 06 au 12 décembre 2022 au Max Linder

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

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