J’attendais beaucoup d’Homefront The Revolution après mon entretien avec son concepteur narratif et ma prise en main à la Paris Games Week. CJ Kershner s’est largement montré à la hauteur pour prendre la suite d’une histoire écrite à l’origine par John Milius le scénariste d’Apocalypse Now et de l’Aube Rouge.
Grâce à la Silicon River, l’avancée technologie de la Corée du Nord est telle qu’elle devient le fournisseur d’armes exclusif des Etats Unis. Dans l’incapacité de rembourser leur dette, ces derniers voient leur armement neutralisé. Sous couvert d’apporter une aide humanitaire, l’APC finit par asservir le pays.
Nouvellement enrôlé et aussitôt capturé Ethan Brady que l’on incarne fait partie de la résistance. En le délivrant Benjamin Walker le leader de la résistance est fait prisonnier. Avec l’aide de Dana Moore et Jack Parrish, il vous revient de poursuivre son action tout en trouvant un moyen de le libérer.
Crytek ayant cédé la franchise à Koch Media et fermé sa division anglaise, Homefront The Revolution a été développé par Dambuster Studios avec une partie des équipes de feu Crytek UK. L’air de parenté avec Far Cry trouve ainsi son explication même si le résultat au niveau des graphismes est inégal.
La modélisation de plusieurs NPC ainsi que certaines textures laisse clairement à désirer tandis que d’autres sont bien plus réussis. Il est préférable de se focaliser sur le climat totalitaire est oppressant et les cycles jours nuits extrêmement bien retranscrits.
Les actions à mener comme la capture des points stratégiques, le sauvetage des civils en difficulté avec la milice ou encore le sabotage des infrastructures de l’APC augmentent l’engouement de la population à se révolter. Le passage d’une ambiance de soumission à celle de l’insurrection est remarquable.
Malheureusement la jouabilité n’échappe pas à une impression de répétitivité que ne pourront pas contrebalancer les variations vidéoludiques que sont l’enrôlement d’autres rebelles, l’utilisation de la moto ou encore les séquences de piratage.
Les premiers ne font pas dans la dentelle en tirant à vue dès qu’il aperçoivent le moindre ennemi, la pilotage de la seconde n’est pas un modèle d’ergonomie et ne gère quasiment pas les collisions et les troisièmes sont bien trop faciles à effectuer.
Mise à part celles du début, très bien mises en scène, les cinématiques pour dynamiser l’intrigue sont courtes quand elles ne viennent pas à manquer en cours de partie. Les réalisations d’objectifs ne sont gratifiées que par des plans fixes animés par un effet de Ken Burns.
La fabrication et customisation des armes est sympathique avec un bel effet de flammes lorsqu’on jette un cocktail molotov. Malheureusement chaque passage au ravitaillement s’accompagne d’un gel de l’écran certes de quelques secondes mais tout de même perceptible.
Avec une durée de vie de 20 heures environ, il se dégage d’Homefront The Revolution un sentiment mitigé. Excepté le sans faute de la bande son, chaque point positif s’accompagne d’un bémol qui entache l’expérience de jeu et nuit quelque peu à la jouabilité.
La série de patchs qui défilent depuis la sortie du jeu confirme une sortie publique assurément prématurée.
Homefront The Revolution
Disponible sur PS4 et Xbox One