Un peu plus de 4 ans se sont écoulés depuis le reboot God of War de Cory Barlog. Le succès ayant été précédemment au rendez-vous, pour la sortie de Ragnarök, une énorme pression pèse sur les épaules d’Eric Williams le réalisateur qui a repris le flambeau. Alors cet opus va-t-il faire l’unanimité ou risque-t-il de décevoir ?
Alors que le froid annonciateur du Ragnarök s’intensifie, Kratos et son fils Atréus tentent de survivre à Midgard. Accidentellement à découvert, les attaques de Freia, les assauts des Maraudeurs, la visite d’Odin et de Thor convainquent Atréus de s’aventurer à en savoir plus sur le rôle qu’il pourrait jouer afin d’éviter la fin de tout.
Jeu d’aventure action en vue à la 3eme personne, Ragnarök est la suite directe de God of War. Bien que ce soit recommandé, il est tout à fait possible de se lancer dans l’aventure sans y avoir joué, un bref récapitulatif étant proposé dans le menu principal. Au plus sans être pénalisantes, quelques références ne seront pas compréhensibles.
Aux mécaniques liées précédemment à l’arsenal, la hache Léviathan et les lames du Chaos pour Kratos ou encore l’arc pour Atréus se sont greffées des améliorations et des ajouts comme l’utilisation d’un bouclier de défense pour le dieu de la guerre et des flèches soniques pouvant impacter certains décors pour le fils.
Ce dernier, désormais adolescent gagne plus en independence vis à vis de Kratos. Certains passages lui sont entièrement consacrés où sans son protecteur de père, il part à l’aventure et sera entièrement contrôlable. Il se trouvera d’ailleurs d’autres alliés pour l’accompagner tout comme Kratos d’ailleurs.
Comme pour les dernières grosses licences Sony, God of War Ragnarök possède un niveau de paramétrage accru non seulement de la difficulté avec 5 niveaux modifiables en cours de jeu mais également en ce qui concerne l’accessibilité et la jouabilité comme l’aide concernant la résolution des énigmes.
Les graphismes de Ragnarök surpassent en tous points ceux déjà très réussis de l’opus précédent. Les panoramas sont magnifiques et les paysages contrairement à ce que l’on pourrait croire ne sont pas tous recouverts par un immense manteau de neige bien que ces moments soient particulièrement enchanteurs.
La fluidité n’est pas en reste avec sur PS5 des modes d’affichage privilégiant la résolution en 4K à 40 ips ou la performance en 1080p à 60 ips. Santa Monica Studio a toutefois dû conserver ses astuces pour masquer les temps de chargement (passage étroit, changement de monde) à cause de l’existence du titre sur PS4.
Ragnarök renoue en tout cas avec le gigantisme et la brutalité des premiers opus à l’égard des ennemis. Le patent manque d’exhaustivité du bestiaire pointé en 2018 a clairement été comblé. En plus de retrouvailles avec ce dernier, nombre d’animaux, de monstres, de mini et boss de fin de niveaux impressionnants viennent s’agréger.
Si l’histoire a gagné en densité, elle n’échappe pas à des stéréotypes inhérents au conflit de générations. Conformément aux dernières orientations chez Sony, elle traite aussi de thématiques en vogue telles que la lutte contre la maltraitance animale, l’imagerie non sur sexualisée de femmes ou encore l’inclusivité.
Après avoir composé la bande son des Anneaux de pouvoir, seul point faisant l’unanimité sur cette série, Bear McCreary revient à la charge avec une musique portant sa signature toujours aussi wagnérienne. Reprenant leurs rôles, les doubleurs existants comme les nouveaux livrent en vf comme en vo un travail convaincant.
Pulvérisant les points faibles de son prédécesseur exceptée la disponibilité des editions collector, God of War Ragnarök propose une aventure épique, avec une durée de vie d’au moins 40 heures sans compter les quêtes annexes. Il décroche ainsi son status de chef d’œuvre et mérite sa place au panthéon des meilleurs jeux d’aventure solo.
God of War Ragnarök
Disponible sur PS4, PS5 le 09/11/2022