Avec des licences comme FIFA, Battlefield ou Apex, Electronic Arts est un poids lourd du jeu vidéo. A son catalogue ne figurent pas seulement des AAA. La division EA Originals a pour but d’éditer les titres à fort potentiel de studio indépendant comme Tales of Kenzera. S’agit-il d’une bonne ou d’une mauvaise pioche ?
Le jeune Zau reçoit un livre écrit par son père décédé relatant l’histoire d’un jeune chaman qui comme lui ne peut se résoudre à faire le deuil de son progéniteur. Il propose au dieu de la mort 3 grands esprits qui ont réussi à le tromper en échange du disparu. En premier lieu, Il devra prouver qu’il est digne d’un tel marché.
Tales of Kenzera est un un jeu de type Metroidvania développé par Surgent, un studio fondé par l’acteur Abubakar Salim. Avoir incarné Bayek of Siwa dans Assasin’s Origins l’a motivé à s’investir davantage dans l’industrie vidéoludique. L’expérience revêt d’ailleurs un caractère personnel puisqu’il a aussi perdu son père.
L’aventure démarre par un apprentissage des commandes classique du genre Metroid comme le double saut, le dash et les tirs omnidirectionnels. Zau peut également effectuer des attaques en combat rapproché, toute la jouabilité reposant sur la permutation adéquates des 2 types d’attaques selon la nature des ennemis.
Les éliminer génère de l’énergie vitale nommée Ulogi. Cumulée elle permet de se soigner ou d’obtenir des points de chaman afin d’améliorer les compétences de Zau. Réussir des défis octroie des bibelots aux vertus bénéfiques. Il est indispensable de trouver des établis et les configurer avant de pouvoir les utiliser.
Développé sous Unreal Engine, le jeu de Surgent dispose des graphismes agréables et colorés. La diversité du bestiaire est correcte et l’animation fluide. La construction des niveaux est classique et la résolution des énigmes à base de blocs à pousser ou d’interrupteurs à actionner ne demande pas trop de réflexion.
Construit sur une jouabilité à l’ancienne, Tales of Kenzera peut surprendre par son coté punitif avec des résurrections qui remontent un peu trop dans le temps et des éléments de décors particulièrement mortels. Heureusement 3 niveaux de difficulté sont proposés dans les paramètres pour n’exclure personne.
Bien que ce ne soit pas la caractéristique la plus attendue d’un jeu de type Metroid, la narration de la quête initiatique de Zau s’avère originale. Elle permet la découverte de contes et mythes africains qui ne sont au final que peu exploités dans le jeu vidéo tout en abordant un sujet grave à l’issue sans surprise véritable.
Pour renforcer l’immersion, le doublage des voix existe en Kiswahili. Une version anglaise est également disponible. En revanche les francophones doivent se contenter uniquement des sous titres. La musique composée par Nainita Desai qui mêle chants traditionnels, tambours et synthés invite aussi au voyage.
Pour une première tentative dans la création d’un jeu vidéo, Abubakar Salim et son studio s’en sortent avec les honneurs. Sans rivaliser avec les ténors du genre, Tales of Kenzera a de quoi divertir mais surtout émouvoir par son coté exotique et profondément humain à un tarif abordable et pour pas moins de 8h.
Tales of Kenzera : Zau
disponible sur PS5, Xbox Series, Switch et PC