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On l’appelle Jeeg Robot, le film de genre spaghetti par excellence

Composé d’acteurs français, dans un festival fantastique international mais se déroulant en France et plébiscitant un film produit par une actrice française appréciée des plus hautes instances de l’Etat, le jury de Gerardmer 2017 a tout de même su distinguer On l’appelle Jeeg Robot en lui décernant son prix.
On_l_appelle_Jeeg_RobotPour échapper à la police Enzo n’a pas vraiment d’autres choix que de plonger dans les eaux du Tibre où sont entreposés des futs radioactifs mal scellés. Il en ressort doté d’une puissance et d’une aptitude à recouvrir ses forces hors du commun.
En mettant à profit ses nouvelles capacités à des fins criminelles, il attire la convoitise le Fabio le petit mafieux du coin mais fait aussi la rencontre d’Alessia. Autiste, la vulnérable jeune femme est convaincue qu’Enzo est l’incarnation de Jeeg Robot le Mecha sauveur de l’humanité.
Ne vous laissez pas tromper par les apparences On l’appelle Jeeg Robot est bien plus qu’un banal nouveau film de super héros à petit budget à ajouter à une liste déja bien trop longue. En passant à la réalisation, l’acteur Gabriele Mainetti en utilise certes les ressorts mais pour mieux les détourner.
Il délivre pour son premier long, un film sensible et particulièrement attachant. Le jeu de son acteur principal Claudio Santamaria en délinquant raté qui a l’opportunité d’avoir une seconde chance dans la vie y contribue fortement.
Ses motivations sont parfaitement compréhensibles quand sont mises en perspective la sensibilité et la fragilité d’Ilenia Pastorelli. Bousculant les à priori,  cette ancienne mannequin issue de télé réalité italienne parvient à faire ressentir pour son personnage une réelle empathie.

Jeeg Robot est aussi réussi grâce à l’interprétation haute en couleur du méchant Fiabio incarné par Luca Marinelli. Cabotines ou ultra violentes, les scènes dans lesquelles il apparait sont d’un réalisme proche de Gomorra ou alors calquent l’esthétisme halluciné des aventures de Cobra.
L’influence de la bande dessinée japonaise se retrouve d’ailleurs à maintes reprises dans Jeeg Robot. On y trouve des clins d’oeil évidents à One Punch Man, Goldorak mais surtout à l’anime Steel Jeeg peu connu en France mais également créé par le célèbre mangaka Go Nagai.
Avec ses sonorités typiquement transalpines, la musique composée par le réalisateur s’accorde à véhiculer la palette d’émotions que traverse le héros allant de la mélodie grave égrenée de quelques notes de piano à une optimiste symphonie en passant par de dynamiques morceaux rock ou électro.

Servant de ressorts scénaristiques la narcissisation de la société et sa mise en scène sur youtube se retrouvent à maintes reprises épinglées dans Jeeg Robot. L’effet pervers de cette démarche est qu’elle s’inscrit dans une différence de perception générationnelle également caricaturale.
Evidemment les moyens ont cruellement manqué au film que Gabriele Mainetti a  lui même produit surtout au niveau des effets spéciaux. Toutefois certains affrontements sont vraiment épiques et n’ont rien à envier à ceux auxquels se livrent par Sangoku et Freezer dans Dragon Ball Z.
De plus le réalisateur a intelligemment pallié ce problème en truffant son film d’humour et d’humanité. Il n’est déjà pas courant de voir des productions italiennes passer la frontière quand de surcroit il s’agit d’un film de genre original par son approche et auto produit, il devient incontournable.

On l’appelle Jeeg Robot
Sortie le 4 mai 2017

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