Dès que je l’ai reçu, le visuel du communiqué de presse de Lords of the Fallen m’a tout de suite interpellé. Ce gros plan sur un visage fermé et tatoué de symboles runiques me faisait penser à La Vida Loca un documentaire sur la vie des jeunes appartenant à des gangs au Mexique. Après un aperçu à la Paris Games Week aux cotés de Dark Souls 2 sur le stand de Namco Bandai, c’est sur Xbox One que j’ai retrouvé Harkyn. Incarner ce guerrier chauve barbu et tatoué n’a rien d’un rôle de hipster. Emprisonné pour les méfaits qu’il a commis comme en témoignent les tatouages sur son visage, notre héros est le seul à pouvoir sauver l’humanité des ténèbres. Libéré par le mage Kaslo, il doit combattre Adir le puissant le dieu de la destruction « seigneur des déchus » et ses hordes de Rhogars.
Le scénario de Lords of the Fallen est d’un classicisme assumé. Il s’inscrit totalement dans la lignée des jeux de rôle de type Die and Retry comme Dark Souls et Darksiders. D’ailleurs les germaniques développeurs de Deck 13 Interactive et les polonais de CI Games revendiquent cette filiation.
Le jeu commence par la sélection d’un type de magie :
Réconfort essentiellement défensive
Assaut faisant appel une force brute
Leurre dont l’objectif est d’induire l’ennemi en erreur
L’équipement est réparti de manière assez classique selon que l’on soit guerrier puissant mais un peu encombré, clerc assez polyvalent ou voleur agile mais vulnérable. Toutefois même pour un guerrier, la tendance consistant à foncer dans le tas à grands coups d’épée est totalement inefficace dans ce jeu. Pour plus de réalisme les attaques d’Harkyn sont dépendantes d’une jauge d’endurance. Quand elle arrive à zéro, le chevalier doit reprendre son souffle pour pouvoir se battre à nouveau. Esquiver, reculer ou effectuer des roulades sont des manoeuvres indispensables pour sortir victorieux d’un combat. Chaque bataille remportée augmente vos aptitudes et vos chances d’obtenir des récompenses de qualité. Vous avez alors le choix de stocker vos gains dans les cristaux de sauvegarde ou prendre le risque de les perdre en continuant à jouer. En cas de mort, matérialisée sous la forme d’un nuage spectral à l’endroit où vous avez péri, vous pourrez récupérer pendant un temps seulement votre expérience. Sans susciter autant d’émotions que la bande son de the Witcher 3, celle de Lords of The Fallen est agréable à écouter. A base de chants grégoriens féminins et de tonalités épiques durant les scènes d’action, elle s’approche un peu de l’orchestration d’Howard Shore pour le Seigneur des anneaux. Les interactions avec les PNJ se font par le biais de QCM. Malheureusement certains dialogues ont présenté quelques bugs et j’ai du parfois activer les sous-titres pour comprendre certaines réponses. Les différentes possibilités d’atteindre un objectif ne font pas de Lords of the Fallen un monde ouvert. Malgré le trop grand recours aux effets de lumière et de fumée, le level design très orienté châteaux et paysages désolés est de qualité. Quelques bugs de collision viennent aussi gâcher la fête. Même s’il ne m’a pas découragé, Lords of the Fallen est clairement exigeant et difficile. Mourir de nombreuses fois étant inévitable surtout face aux boss de fin de niveaux, le jeu peut donner l’impression d’être répétitif et finir par lasser. Les persévérants seront au contraire satisfaits de sa durée de vie qui atteint allégrement la vingtaine d’heures.
