S’il apparait un peu moins confidentiel qu’il y a quelques années, le cinéma de genre français fait souvent à défaut de moyens preuve de créativité comme l’a démontré Grave de Julia Ducournau. En quoi la sortie en salle ce mercredi 15 mai de La Morsure premier film de Romain de Saint-Blanquat mérite elle le détour ?
Premier long métrage de Romain de Saint-Blanquat, la Morsure a été tourné en partie au Studio Prisma à Entrammes, au collège de Combrée à Ombrée d’Anjou et au château de Danne à Segré-en-Anjou Bleu. Il a logiquement reçu en partenariat avec le CNC une aide à la production de la Région des Pays de la Loire.
Il a aussi contextualisé l’action à l’époque conservatrice des années 60, dans une école catholique afin d’amplifier le besoin pour son héroïne de changements, de transgressions voire de transcendance. Le choc entre l’âge et cette période instille rapidement le sentiment qu’il va se passer quelque chose d’important.
La Morsure méritait sa place même hors compétition au 31eme festival de Gérardmer. Outre le thème, la photographie rappelle celles des classiques de la Hammer avec des cadrages serrés, un éclairage privilégiant les visages et des décors à l’esthétique expressionniste via un jeu travaillé d’ombres et de lumière.
Faire appel à Emile Sornin pour la bande son de La Morsure sonne comme une évidence. Influencé par Cosma, de Roubaix et Jean-Claude Vannier, le fondateur du projet Forever Pavot en combinant flute traversière, guitare, clavier et voix délivre une musique qui s’accorde parfaitement avec l’ambiance du film.
La Morsure, La boum version gothique
