Critique de Matrix Resurrections, sur les traces de Star Wars épisode VII

Matrix fait clairement parti des films pop parmi les plus révolutionnaires des années 2000. Après Matrix Reloaded de moins grande envergure et Matrix Revolutions bénéficiant de la dynamique de ces prédécesseurs qu’en est-il de Matrix Resurrections sorti ce 22 décembre 2021 plus de 20 ans après le 1er opus ?

Concepteur du jeu vidéo Matrix, Thomas Anderson souffre de troubles psychologiques. Pendant son travail, la société qui l’emploie est victime d’un canular téléphonique. Alors que tout le monde évacue, un SMS l’invite à se rester dans les locaux. Il y rencontre alors Morpheus un des personnages qu’il est certain d’avoir codé.

Incombant initialement au duo Wachovski pour la trilogie, la réalisation échoit pour ce 4eme volet à Lana anciennement Larry depuis sa transition de genre. Matrix 4 pâtit ainsi d’un rythme plus qu’inégal et les scènes quand elles ne reprennent pas celles déjà vues manquent cruellement d’originalité empruntant fortement aux canons du film de zombies.Le recours trop fréquent à des flash-backs dans une volonté d’explications pour les néophytes et de service pour les fans trahit surtout un scenario qui ne se suffit pas à lui-même. Son écriture partagée avec Hemon et Mitchell pour justifier le retour de personnages morts ou au casting non renouvelé cède trop à la facilité.

Suivant les courants actuels, la femme et l’amour occupent une place centrale dans l’histoire Certaines situations pour véhiculer un message écologiste instillé durant les épisodes précédents  atteignent un niveau de ridicule encore plus gênant. Même l’autocritique du phénomène Matrix par le biais de l’humour tombe totalement à plat.

Si l’osmose entre Keanue Reeves et Carrie Anne Moss fonctionne toujours, malgré les efforts de Yahya Abdul-Mateen la gravité et la prestance de Laurence Fishburne fait grandement défaut. Le plus regrettable provient du charisme transparent des méchants qui n’arrive pas à la cheville de celui si inquiétant d’Hugo Weaving.

En 20 ans naturellement la technologie a énormément progressé et les scènes où interviennent les effets spéciaux sont définitivement les grandes gagnantes de cet opus. La bande son tire également son épingle du jeu avec en point d’orgue le mythique morceau de Jefferson Airplane White Rabbit placé à point nommé.

Tout comme le réveil de la Force vis à vis de Star War, Resurrections n’est toutefois qu’une redite faussement subversive du premier film. En limitant la prise de risque et malgré la conservation des vétérans emblématiques, le relais ne prend pas, l’histoire piétine et les messages véhiculés sont d’un conformisme affligeant.

En dépit d’une pédagogie pesante, sous peine de faire l’impasse dans la compréhension de l’histoire il est absolument indispensable d’avoir vu au moins la trilogie avant de se plonger dans Matrix Resurrections. Dans une moindre mesure, visionner la série Animatrix et jouer à Matrix Online est utile mais demeure facultatif.

Si la nostalgie de ces années, où un avenir sombre relevait de la science-fiction, prendra surement le dessus, pour vivre réellement une expérience nouvelle, essayez plutôt la démo Next Gen Unreal 5 Le réveil de la Matrice. Elle témoigne pour Matrix de la victoire définitive et inéluctable du jeu vidéo sur le cinéma en termes de divertissement grand public.


Matrix Resurrections
Sortie en salle le 22 décembre 2021

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

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