Devil May Cry est un standard du hack n slash sur la précédente génération de consoles. Avec Soulstice, Reply Game Studios s’en est clairement inspiré tout en apportant de nouveaux éléments de gameplay. Est-ce toutefois suffisant pour imposer cette dernière création comme la référence next gen du genre ?
Le Voile a été déchiré par le Chaos. Il s’en est ensuit une invasion d’horreurs sur le monde. Briard et Lute 2 sœurs formant une chimère, l’une pouvant agir sur le matériel et l’autre sur le spirituel ont été envoyées par l’Ordre pour enquêter sur l’ouverture d’une faille dans la ville d’Ilden en proie à des événements surnaturels maléfiques.
Après une scène sevrant à montrer un aperçu de la fin du jeu puis un rappel des commandes sur un dessin de la manette, Soulstice débute sur les quais d’Ilden avec un didacticiel. Les principales actions mises en pratique débouchent sur la rencontre de Layton qui informe les héroïnes de la situation.

Soulstice est un hack n slash, il consiste donc à tailler en pièces la majeure partie des personnages rencontrés, récupérer des armes et les utiliser à bon escient, collecter des cristaux pour améliorer les aptitudes de Briar et Luna et de progresser en résolvant des énigmes de type plateforme puzzle.
Tout le sel de Soulstice repose sur la complémentarité des 2 sœurs. Lute est un fantôme qui peut lancer des sorts d’attaque mais s’avère surtout efficace pour la défense. Elle active aussi des champs de force qui en contact avec les créatures ou les cristaux adéquats les rendent accessibles à Briar.
Cette dernière fait de son côté bien partie du monde matériel. Son habileté dans le maniement des armes, son agilité et sa force prodigieuse en font une redoutable adversaire mais qui a malgré tout besoin de Luna pour atteindre lieux et créatures présents dans le monde immatériel avec lequel elle ne peut interagir.
Ainsi le bestiaire est plutôt diversifié. Plus réduit l’arsenal compense avec de nombreuses améliorations possibles. Une grande dextérité étant requise lorsqu’il faut passer de Briar à Lute en cas d’attaque hétérogènes d’ennemis, Reply Game a eu l’excellente idée de proposer cinq niveaux de difficulté.
Le studio a capitalisé sur les effets de lumière et de particules de l’Unreal Engine aux dépends des textures. Si les panoramas sont impressionnants, le placement de la caméra fixe en exploration et mobile lors des combats prête à confusion. De nombreux obstacles infranchissables révèlent ainsi l’aspect couloir du jeu.
Mêlant chœurs et violons pour le drama et batterie pour le rythme, la bande son composée par Francesco Libralon et Lorenzo Scagnolari est en adéquation avec l’ambiance emo du jeu. En anglais sous-titrée en français, l’interprétation des 2 sœurs par Stefanie Joosten (Metal Gear Solid 5) est juste remarquable.
Bien qu’il remplisse avec application son cahier des charges et la combinaison de 2 personnages en un étant insuffisante pour révolutionner le genre, Soulstice pâtit de son scénario, de ses épreuves trop classiques, d’une durée de vie allongée artificiellement (18h) et d’une gestion trop personnelle de la caméra.

Les développeurs de Reply Game Studios malgré leur appartenance au grand groupe Reply n’ont pas obtenu le budget à hauteur de leurs ambitions. Le hack n slash schizophrénique édité par Modus s’adresse ainsi à une niche de fans hardcore du genre qui pour la performance, relèveront le défi du mode chimère.