Shin Megami Tensei V, réussir du neuf avec du vieux

En écrivant Digital Devil Story : Megami Tensei sa trilogie de romans mêlant science-fiction et horreur Aya Nishitani n’imaginait pas qu’elle servirait de support aux plus grandes sagas de JRPG dans le monde. Shin Megami Tensei V s’inscrit-il dans cette continuité ou rompt-il carrément avec les canons de la saga.

En suivant dans un tunnel un youtubeur intéressé par des rumeurs de monstres, vous êtes transporté dans un Tokyo Post apocalyptique. Alors que l’influenceur est enlevé par un ange, pour répondre à une attaque de démons, un être tombé du ciel vous transforme en Nahobino, une entité dotée de super pouvoirs.

Shin Megami Tensei V est un jeu de rôle japonais avec combats au tour par tour développé en exclusivité pour la Switch par Atlus et édité par Nintendo. Outre la série Shin Megami Tensei, le studio acquis par Sega s’est aussi illustré avec des jeux tels que Catherine, Dragon’s Crown ou Tokyo Mirage Sessions #FE Encore.

Preuve de l’importance de sa contribution à l’ambiance du jeu, la mise en place de l’histoire prend son temps avant de céder la place à un tutoriel qui débute par un combat. Son déroulement comme les autres mécaniques de jeu sont clairs et expliqués de manière progressive pour éviter la saturation d’informations.

Empruntant des éléments de la religion chrétienne combinés à d’autres issus des légendes de différentes civilisations l’histoire s’avère classique mais bien narrée. Sans gêner la compréhension de l’ensemble, quelques sous titres des dialogues en anglais ou en japonais sont parfois à la peine dans leur traduction en français

Les phases d’exploration en monde ouvert sont l’occasion de collecter des coffres à trésor renfermant de l’argent ou des distributeurs automatique pour des objets utiles et surtout des orbes de Magatshushi. Les verts restaurent des PV, les jaunes des PM et les rouges permettent d’utiliser des compétences spéciales.

L’aspect le plus attrayant du jeu se situe dans les rencontres. Troquer avec Gustave, le marchand local, obtenir de la gloire en trouvant des Mimans, recruter certains démons, les fusionner et s’améliorer auprès de Sophia la reine du monde des ombres, doivent être menées de concert pour progresser correctement.Cette profusion de personnages compense la simplicité de leur design. De meilleure facture que dans les Shin précédents, les environnements n’emploient que partiellement la puissance l’Unreal Engine 4. Les temps de chargement restent toutefois courts et les déplacements comme les affrontements demeurent fluides.

Secondé par Toshiki Konishi, Kozuka Ryota compositeur pour Shin Megami Tensei IV: Apocalypse œuvre à nouveau. Pour cet opus la musique est mystérieuse presque envoutante et sied parfaitement à l’ambiance via l’emploi de mélodies dissonantes au piano, de riffs de guitares électriques et de synthés vangelisants.

Même en mode facile, Shin Megami Tensei V est un jeu exigeant qui sanctionne rapidement la moindre erreur d’analyse. En plus de l’enregistrement automatique, effectuer fréquemment des sauvegardes, bien étudier la carte et disposer d’une bonne cinquantaine d’heures est plus que nécessaire pour en venir à bout.

En rétablissant la fusion démoniaque façon Pokemon et en introduisant des nouveautés comme la jauge de puissance emprunté Street Fighter, Shin Megami Tensei V est le fruit addictif d’un dosage équilibré qui captivera aussi bien les anciens joueurs que les néophytes non focalisés sur les graphismes.


Shin Megami Tensei V
Disponible sur Switch

Shin Megami Tensei V

44.49 €
8

Général

8.0/10

Pour

  • La fusion de démons
  • Exploration en monde ouvert
  • Bande son phénoménale

Contre

  • Graphisme

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

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