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Split en ouverture du Festival de Gérardmer 2017

Pour un réalisateur connaitre un énorme succès critique et public au cinéma est à double tranchant. D’un côté, les propositions pour continuer affluent mais de l’autre les possibilités de réitérer l’exploit sont ténues. Ce schéma correspond parfaitement au parcours de Night Shyalaman.
IMG_6550Si certains films comme Incassable ont fonctionné ceux qui ont suivi n’ont jamais véritablement atteint la maestria du 6eme sens. Ouvrant le festival de Gérardmer, Split le dernier long du réalisateur était aussi en compétition. Pour l’occasion la salle a d’ailleurs été gratifiée d’une vidéo de bienvenue.
L’histoire débute avec trois lycéennes qui devaient être raccompagnées à leur domicile par le père de l’une d’entre elles quand surgit de nulle part un inconnu se débarrasse de lui et kidnappe les jeunes filles à l’aide d’un gaz soporifique.
A leur réveil elles découvrent que leur ravisseur revêt de multiples facettes au sens littéral du terme. Le trouble dissociatif de l’identité a alimenté de nombreuses oeuvres de qualité au cinéma, du classique Pulsions au brutal Fight Club en passant plus récemment par le scorsesien Shutter Island.
Les séries ne sont pas non plus en reste avec United States of Tara et Toni Colette récompensée 2 fois par le Golden Globes de la meilleur actrice pour les 2 saisons. Avec Split, le charme empathique d’Anya Taylor Joy employé dans the Witch en compétition l’année dernière fonctionne de nouveau.
Y compris dans les silences, parvenir à transmettre une volonté de survie et l’intelligence pour y parvenir confirme une carrière prometteuse. A ses cotés James Mcavoy fait preuve d’une maitrise parfaite de son art en passant d’une identité à une autre avec une crédibilité époustouflante.
Il est si persuasif qu’il tient le rôle qui aurait du le conduire à une nomination aux oscars. Avec très peu d’extérieurs, Night Shyalaman emprisonne le spectateur dans une aventure cloisonnée où chaque pièce dispose d’une personnalité propre.
Cette oppressante visite du cerveau appartenant au psychopathique Kevin monte en intensité jusqu’à atteindre son paroxysme dans une intervention du fantastique sobre sans moults artifices mais terrible d’efficacité. Le spectacteur s’en retrouve en fin de séance bien éprouvé.
Le choix de plans comportant de nombreuses références à Hitchcock et forcement à Brian de Palma allié à celui d’une photographie aux couleurs vert et ocre relaie à merveille le sentiment d’enfermement qui sévit dans le film tout comme la tension qui en découle.
Composée par West Dylan Thordson la bande son n’est pas en reste avec une dominante des morceaux angoissants regorgeant à souhait de tonalités graves issues de violons ravageurs, de terrifiantes contrebasses et de cinglantes notes de piano.

En plus d’un caméo, Split porte bien la signature du réalisateur indo américain avec un twist qui ne devrait pas laisser de marbre ses fans. Si vous décidez d’aller le voir, ne manquez pas de rester jusqu’à la fin, le retour au premier plan de Night Shyalaman dans l’industrie ne fait que commencer.

Split
Sortie en salle le 22 février 2017

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