Dans le cinéma fantastique de Vincenzo Natali, il est souvent question d’espace dépouillé, anxiogène, et clos. Sa mise en image très esthétique est basée sur la géométrie et la symétrie. En testant Q.U.B.E sur PS4, j’ai compris dès les premières secondes que Cube, le long métrage le plus réussi du réalisateur canadien avait servi d’influence à ce jeu. Dans le film, un groupe de personnes qui ne se connaissent pas, se retrouvent dans une pièce qui ne contient rien excepté 4 sorties. Après moult réflexions, ils décident de quitter la pièce pour se retrouver dans une autre quasi identique. Assez vite, ils s’aperçoivent, que certaines salles sont mortellement piégées et que l’ensemble constitue un gigantesque cube labyrinthique. Dans le jeu Q.U.B.E, l’acronyme pour Quick Understanding of Block Extrusion, vous vous réveillez seul dans une salle constituée de cubes blancs tous identiques et d’une sortie. Au fur et à mesure de votre progression, certains seront colorés. En vue à la première personne vous êtes équipé de gants qui vous permettront d’interagir avec comme si tel un Sith ou un Jedi, vous maîtrisiez la force. Les cubes rouges peuvent être étendus ou aplatis, sauter sur les bleus permet d’être projeté plus haut et plus loin, les jaunes groupés par 3 peuvent être agencés en escaliers, les verts doivent être amenés à un endroit précis, les violets font pivoter tout un pan de la pièce sur elle même. Votre objectif étant d’accéder à la sortie, résoudre les énigmes de ce jeu de réflexion devient de plus en plus compliqué. Echouer ne vous conduira pas à mourir découpé en petits dés ou d’une autre façon toute aussi horrible comme dans le film. Pour pimenter le gameplay, d’autres éléments que les cubes seront à prendre en compte comme l’absence de lumière, la présence d’aimants, de ventilateurs, une boule verte à diriger jusqu’à un lieu précis sans qu’elle ne tombe dans un trou. Au niveau des graphismes, le style très aseptisé et futuriste peut faire penser à Portal mais la comparaison s’arrête là car Qube dans son principe a sa propre identité. Les 3 développeurs du studio Toxic Games ont fait appel au moteur Unreal Engine et le rendu est plutôt réussi. Les quelques bugs de collision n’entacheront en rien le plaisir de jouer. Par contre bien qu’en adéquation avec l’ambiance, la bande son est un peu trop minimaliste. Seuls les bruitages dus à l’activation des blocs apportent une variation au thème principal qui peut finir par lasser à la longue. Si vous vous aimez vous torturer l’esprit et que vous disposez de 6 à 8 heures selon votre habilité aux jeux puzzle, Q.U.B.E est une bonne occasion de se creuser les méninges pour moins de 10 euros.
