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Mademoiselle Julie [Critique]

Pourquoi des geeks comme vous devraient ils s’intéresser à un film comme Mademoiselle Julie ? Tout d’abord parce que vous êtes des lecteurs de Roxarmy, ce qui déjà est preuve de bon goût mais aussi parce que vous savez vous affranchir des stéréotypes et sortir des sentiers battus.
mademoisellejulie1Dans ce film point de Mechas, héros mythologique ou de redoutable dragon, Mademoiselle Julie est l’adaptation au cinéma du roman d’August Strinberg. L’histoire se déroule au 19ème siècle en Irlande à huis clos entre 3 personnages :

A cette époque, être le serviteur d’un noble revient à lui obéir à n’importe quel prix sans discuter. Cette dévotion inconditionnelle me rappelle le comportement que doivent adopter les domestiques de la science fiction que sont les robots.

Selon Isaac Asimov, les 3 lois de la robotique imposent d’un robot

Bien entendu ce qui rend une histoire passionnante, c’est lorsque l’ordre des choses est bouleversé et que ces lois ne sont plus respectées. C’est exactement ce qui se passe dans Mademoiselle Julie où l’on assiste durant cette nuit de la Saint Jean à un bouleversement de statuts de chacun des protagonistes.
Colin Farell est émouvant dans son rôle de John le valet qui essaie de s’arracher à sa condition par la lecture et en apprenant de la classe sociale qu’il sert.
Jessica Chastain qui interprète Mademoiselle Julie est convaincante en jeune femme capricieuse, gâtée par les privilèges dus à son rang. Libérée en apparence, elle est en réalité bien plus vulnérable et fragile qu’on ne pourrait le croire.
La plus cartésienne de ce trio est bien Kathleen la cuisinière jouée par Samantha Morton. Posée et robuste, elle n’a pas d’autre ambition que de se marier à John le valet. Malheureusement elle représente finalement tout ce que ce dernier voudrait fuir.

Le traitement très pièce de théâtre de la part de Liv Ullman ne m’a pas posé de problème car son propos est suffisamment puissant pour s’affranchir d’artifices cinématographiques. Je lui reproche toutefois une utilisation trop appuyée du Trio No. 2 Andante con Moto de Schubert. Il est impossible de ne pas penser à Barry Lindon de Kubrick qu’il est trop difficile d’égaler.
Le film aurait aussi gagné à être raccourci d’une dizaine de minutes pour éviter quelques flottements et gagner en intensité. Malgré ces petites imperfections, Mademoiselle Julie est un huit clos intelligent qui traite avec sensibilité des différences de classes sociales.
Mademoiselle Julie
Sortie le 10 septembre 2014

 

 

 

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