Durant la Gamescom 2015, après avoir testé Mad Max dans l’espace Warner, j’ai pu m’entretenir avec John Fuller producteur senior et Magnus Nedfors concepteur du jeu. Rencontrer des artisans de l’industrie vidéoludique est toujours surprenant. A chaque fois quelque chose en eux s’imprègne dans leur création. De Magnus, le jeu hérite de son savoir sur Just Cause 1 et 2 en offrant une liberté totale dans un monde ouvert. L’attachement de John pour la période Mel Gibson, se ressent avec un retour de Max au coeur de l’histoire bien qu’évoluant dans l’univers du dernier film de Georges Miller.
En quête des plaines du silence, ce lieu qui l’obsède constamment, le guerrier de la route envisage de s’y rendre. Délesté de son célèbre Interceptor il reçoit l’aide d’un ‘mains noires’ dénommé Chumbucket. Ce mécanicien de génie aux attitudes calquées sur Gollum l’aidera à assembler un nouveau véhicule la Magnum Opus dont Magnus est la contraction. Lors de la soirée Wasteland, il était possible de la voir en taille réelle. Dans une ambiance post apocalyptique, le bistrot parisien Aux Petites Gouttes accueillait l’événement. Avec DJ Chris Coppola aux platines, il était possible :
de relever les défis shots de rhum cul sec lancé par de jolies tatouées,
essayer de rattraper son retard en la matière au salon éphémère
ou encore de croiser un très réaliste Warboy
Dans le jeu il faudra les affronter violemment selon un mode de combat semblable à celui de Batman Arkham. Si l’aventure à pied où il faut se procurer essence, eau et nourriture, n’est pas en reste, les affrontements en voiture et la customisation de la Magnum Opus se font la part belle. Avec 18 points d’amélioration, l’impact sur la tenue de route, la résistance aux chocs ou encore la vitesse sont ostensiblement mesurables. L’action se situant dans un monde ravagé et désertique, elle n’offre pas beaucoup de marge de manoeuvre en ce qui concerne la variété des décors. Pour compenser, les développeurs d’Avalanche Studios ont effectué un énorme travail sur la lumière, la profondeur des champs et la gestion de particules. Comme dans le dernier film les tempêtes de sable sont juste à couper le souffle. Le scénario véritablement prenant est bien servi par les cinématiques en anglais sous-titrés qui ponctuent le jeu avec une mention spéciale pour la scène d’intro. Démarrant sur les chapeaux de roue, son rendu et la musique qui l’accompagne conviendraient parfaitement comme générique de long métrage. En plus de son look bad ass plutôt réussi, Max est animé de manière fluide. L’impression de vitesse quand il est au volant de la Magnus est saisissante. A la différence de God of War 3 Remastered, piloter les cameras n ‘est pas seulement cantonné au mode capture. Mad Max dispose à ce niveau d’une telle souplesse que vous pourrez vous croire dans la peau de Georges Miller. Malgré le choix de suivre sa propre voie ou celle imaginée par les développeurs, la répétitivité des actions à mener peut finir par se faire sentir. Elle s’explique néanmoins par l’immensité des territoires à conquérir et la profusion des missions annexes. Elles offrent ainsi une conséquente durée de vie qui avoisine la cinquantaine d’heures. Mad Mad le jeu réunit ainsi le meilleur de deux mondes, la fantasmagorie spectaculaire du dernier film et une longue histoire centrée sur ce cinglé de Max. Il n’est pas fou de se procurer cette adaptation vidéoludique réussie digne de l’oeuvre de Georges Miller.
