Les Clandestins [Critique]

J’ai toujours été curieux de savoir pourquoi le cinéma a connu des âges d’or par pays. Le cinéma français, allemand, russe, japonais, italien. Les années 2000 sont caractéristiques du règne du cinéma sud-coréen. Les Clandestins en font brillamment la démonstration.
seafog1 L’histoire débute avec les déboires d’un capitaine de bateau de pêche comme en connaissent de nombreux pêcheurs. Le poisson se fait rare, les revenus s’amenuisent.
seafog2Droit et respecté par son équipage le vieux loup de mer a toujours fait face contre vents et marées. Pour sauver son bateau vétuste et son équipage, il consent pour la première fois à embarquer des passagers clandestins en échange de grosses liasses de billets.
seafog8En adaptant la pièce de théâtre éponyme, le réalisateur Shim Sung-bo a su magnifiquement en conserver toute l’intensité dramatique. Scénariste de la pépite Memories of Murder, il fait preuve d’une telle maitrise qu’il est difficile de croire qu’il s’agisse de son premier film en tant que réalisateur.
seafog11Il aborde avec justesse et dureté les dilemmes auxquels l’âme humaine est confrontée. Tout au long de cette histoire vous serez parcouru par une palette d’émotions impressionnante de richesse par sa diversité. L’impact sur le spectateur est si puissant que la tension et l’atmosphère pesante étaient perceptibles dans la salle.
seafog9Il est aussi question d’amour dans ce film. Alors qu’on pouvait s’attendre à une bluette entre un jeune marin et une jolie passagère clandestine, on assiste au développement d’une relation timide et maladroite qui se transforme en amour vibrant, passionné et puissant.
seafog66Un sentiment magique qui transcende les êtres humains et triomphe de la mort. Si le jeu d’acteur du couple est touchant, celui du capitaine interprété par Kim Yoon-Seok est impérial. Déjà impressionnant dans the Chaser, un de mes films sud coréen préféré, il confirme son talent et son statut de valeur sûre du cinéma sud-coréen.

seafog7La technique n’a pas dénaturé l’atmosphère de l’histoire avec des plans époustouflants. Le recours au clair obscur pour la photographie de la mer et en particulier de la cale du bateau est remarquablement employé.
seafog3De plus en voulant amplifier l’immersion du spectateur, Hong Kyeong-Pyo le directeur photo a mis au point pour les scènes en studio un procédé utilisant 2 cardans. C’est une première dans toute l’histoire de la production coréenne et une totale réussite
seafog4Le seul moyen de pouvoir sortir indemne de ce film est d’y déceler le regard salvateur qu’il porte sur l’amour, surtout quand on sait qu’il est inspiré de faits réels. Si vous aimez le cinéma, passer à coté Des Clandestins est juste impensable.
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Les Clandestins
Sortie le 01 avril 2015

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

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