Quand j’ai été convié à l’avant première du film Palo Alto de Gia Coppola, j’ai d’abord cru à un film sur des geeks. En effet pour ceux qui aiment et connaissent un peu l’histoire de la high tech, l’évocation de ce lieu fait rêver.
Considéré comme le berceau de la Silicon Valley, les créateurs de génie qui y fondèrent une des plus grande société d’informatique au monde dans leur garage, ne sont pas Steve Wozniak et Steve Jobs mais s’appellent plutôt Bill Hewlett et Dave Packard d’HP
Ranx Xerox également avait établi son laboratoire de R&D dans cette municipalité. Certaines innovations, d’ailleurs inspireront le défunt fondateur et visionnaire d’Apple qui a également habité à Palo Alto.
Seulement quand on s’appelle Coppola et qu’une grande partie de sa famille travaille dans le cinéma, il vaut mieux être là où l’on n’est pas attendu. Ainsi pour filmer les errances de l’adolescence Gia n’a pas cédé à la tendance geek is so chic.
Les jeunes qu’elle dépeint dans son premier film sont certes issus de milieux aisés et assez semblables à ceux que l’on pourrait voir à Boulogne ou à Cambridge mais pas particulièrement férus de technologie.
L’histoire s’articule autour d’un quatuor composé de 2 jeunes filles, April et Emily et de deux garçons Teddy et Fred. Mals dans leur peau et peinant à livrer leurs sentiments, ils multiplient les expériences sexe, alcool et diverses prises de risque pour se sentir vivre.
Les trajectoires, diamétralement opposées que chaque protagoniste, emprunte sont pudiquement et délicatement filmées. Inspirée par trois nouvelles de James Franco, Gia qui lors des questions réponses a avoué être plutôt timide, a saisi avec justesse l’ambiguïté de cette transition particulière d’avant l’âge adulte.
D’ailleurs les parents représentent un monde particulièrement déviant, des mères absentes, un père à coté de la plaque (Val Kilmer) ou encore un autre aimant les jeunes garçons, même James Franco joue le rôle d’un sulfureux professeur de sport. A la fois acteur et auteur, son interprétation est tout à fait convaincante.
De plus on est attendri aussi bien par Emma Roberts, la nièce de Julia qui n’est pas à son premier rôle de jeune ado que par Jack Kilmer le fils de Val Kilmer, très crédible dans son jeu. Aussi bien sur pellicule que dans la vie, le cinéma est une grande histoire de famille.
Servi par une bande son moderne évitant les tubes actuels, le film Palo Alto sonne juste avec une photo également bien maitrisée En démontrant au monde du cinéma sa capacité à faire un film, Gia limite sa prise de risque en choisissant cette thématique aussi fédératrice et universelle qu’est l’adolescence.
L’essai étant transformé j’attends désormais qu’elle se lâche sur des sujets plus audacieux surtout qu’en m’interpellant en plein question réponse sur l’originalité de mon Sony QX-10, elle a prouvé que malgré sa timidité elle n’hésitait pas à se lancer.
J’en profite pour lancer un petit message perso : Gia, pour que l’on puisse continuer plus tranquillement à parler technique, contactes la rédac ;-p
Palo Alto sort le 11 juin 2014