Auréolé d’un triomphe au Japon, Détective Conan – La Mémoire Retrouvée arrive sur les écrans de l’Hexagone. Projeté dès le 12 novembre 2025 en version originale sous-titrée et en VF, réussira-t-il à dépasser le cercle des passionnés pour s’imposer auprès du grand public et pérenniser sa diffusion sur le territoire ?

Alors qu’il enquêtait sur la tentative d’assassinat d’un inspecteur, Wani, un ancien collègue de Kogorô Môri, est tué par balles devant ce dernier. Malgré Conan à ses trousses, le tueur parvient à s’échapper. Le désormais retraité décide de poursuivre l’enquête et le détective en culotte courte compte bien l’aider, même à son insu.
Le générique rappelle que Conan s’appelle Shinichi Kudo. Adolescents, il fut témoin d’activités suspectes et, surpris, il est forcé d’avaler un poison qui le transforme en petit garçon. En possession de toutes ses facultés, il décide d’endosser cette nouvelle identité afin d’enquêter plus facilement sur l’organisation.
Pour La Mémoire Retrouvée, la plume de Takeharu Sakurai a été sollicitée pour la sixième fois. À la différence d’un scénario calqué sur un James Bond ou un Mission Impossible comme dans le Sous-Marin Noir, l’histoire tient davantage du film policier, mettant Kogorô Môri en lumière dans sa quête de justice plutôt que Conan.
Le héros n’utilise d’ailleurs que peu de gadgets et n’a recours à la technologie que pour la forme. Si l’action se déroule majoritairement dans les montagnes enneigées de Nagano, elle comprend une course-poursuite haletante et un contre-la-montre au suspense encore plus intense que celui de La Balle Écarlate.
L’animation conserve cette patte propre aux films récents de la licence : des plans amples, des contrastes appuyés, une fluidité exemplaire. Elle doit beaucoup à Katsuya Shigehara, animateur sur les deux opus précédents, passé à la réalisation. L’ensemble respire le grand spectacle tout en conservant une sobriété bienvenue.
Pourtant, la trame ne parvient pas toujours à exploiter son potentiel. L’amnésie d’un protagoniste aurait pu nourrir un vrai questionnement sur l’identité et la culpabilité. Elle se limite finalement à un ressort dramatique pour maintenir le suspense. L’enquête se montre trop prévisible pour surprendre les spectateurs familiers de la formule.
De nombreux personnages secondaires apparaissent mais restent relégués à des rôles figuratifs. Haibara se distingue par son regard lucide et mélancolique, offrant un contraste bienvenu face à la froideur ambiante. La véritable vedette reste Kogorô Môri, qui se révèle être un policier sensible et protecteur, doté de véritables talents.
Excepté l’iconique et reconnaissable thème principal, la bande-son est signée une nouvelle fois par Yûgo Kanno. En jouant sur les contrastes, il alterne silences pesants et montées orchestrales. Sa partition, tour à tour froide et poignante, contribue à cette atmosphère d’isolement et de doute qui enveloppe chaque scène.
Détective Conan – La Mémoire Retrouvée ne révolutionne pas la franchise. Il la prolonge avec rigueur, offre un cadre visuel somptueux et une bande originale à la hauteur de son ambiance glaciale. Plaisant, il ne possède malheureusement pas cette étincelle capable d’émouvoir au-delà de sa base de fans.
Detective Conan La Mémoire Retrouvée
Sortie en salles le 12 Novembre 2025
