Xenoblade Chronicles 3, l’âge de cristal version JRPG
Silverword
Autant par la beauté de sa direction artistique que la profondeur de ses scénarii Xenoblable Chronicles a marqué le monde du JRPG. Débutée sur Wii, après un passage sur Wii U et sur Switch la saga se conclut avec un 4eme opus dénommé Xenoblade Chronicles 3 mais est-il à la hauteur de l’enthousiasme qu’il suscite ? Sur Aionos, les Keves et les Agnus ne vivent que pour s’affronter de leur naissance en tant qu’adolescent jusqu’à maximum 10 ans. Tout conduisait les soldats Noah, Eunie et Lenz a éliminé leurs adversaires Mio, Taion et Sena. L’irruption dans la bataille d’un guerrier d’âge mur va bousculer leur vision de l’ordre établi. Développé par Monolith Soft et édité par Nintendo, Xenoblade Chronicles 3 est un JRPG avec combats en temps réel où vous dirigez dans un monde ouvert 6 soldats rebelles accompagnés de 2 familiers. Mis à part ces créatures, les personnages sont nouveaux et sans lien apparent avec ceux des aventures précédentes. Aionis est si grand que pour s’orienter une carte autorisant le voyage rapide vers tout repère déjà découvert est disponible. En cas de défaite du groupe lors d’une bataille, c’est en ce dernier lieu que les personnages réapparaissent. Un tracé indiquant le chemin pour atteindre un but en cours est aussi d’un grand secours. Après une superbe cinématique, le jeu débute directement par un combat où les principes de base sont expliqués pas à pas. Les attaques basiques du personnage que l’on dirige étant automatiques, le positionnement de ce dernier par rapport à l’ennemi s’avère déterminant pour déclencher des coups spéciaux. Jusqu’à 7 membres de l’équipe peuvent participer simultanément à des combats. Ils peuvent changer de classe pour bénéficier de différentes aptitudes et changer de stratégie face à l’ennemi enfin selon les affinités existant au sein du groupe des duos peuvent temporairement fusionner pour former une entité surpuissante. Les protagonistes de Xenoblades Chronicles 3 ne sont pas que des combattants. Ils peuvent aussi se rendre utile auprès des vivants comme des défunts. L’exploration et la collecte d’objets constituent ainsi des activités importantes du périple afin de remplir nombre de quêtes secondaires et améliorer les caractéristiques. Les missions sont d’ailleurs servies par une direction artistique somptueuse avec des environnements à couper le souffle y compris en verticalité. L’ombrage de celluloïd (cel-shading) appliqué au design leur confère un agréable côté Breath of the Wild. Fourni, le bestiaire ne manque pas d’originalité à chaque rencontre. Malgré les limitations de la console de Nintendo, Monolith Soft a multiplié les prouesses technologiques pour ce 4eme volet avec une gestion de caméra maitrisée, d’impressionnants effets de lumière, de courts temps de chargement, d’inévitables baisses de framerate, des cinématiques parfois un peu trop présentes. Ces dernières témoignent toutefois d’une réelle volonté de raconter une histoire profonde, émouvante qui invite à la réflexion abordant des thématiques graves sur la finalité de la vie, la société d’oppression, l’acceptation de l’autre. L’influence du roman de science-fiction L’âge de cristal (Quand ton cristal mourra) est manifeste. La bande son n’est pas en reste avec un sens du détail porté jusqu’aux instruments. Déjà à l’œuvre dans les Xenoblades précédents, le compositeur Yasunori Mitsuda a souhaité pour celui-ci créer 2 flûtes traversières en bambou shinobue comme celles utilisées par les 2 héros du jeu. Le son émis est ainsi totalement original. Avec un contenu généreux, accessible mais défiant les plus aguerris, une durée de vie d’au moins 100 h, une mise en scène magistrale, un scénario métaphysique et un ascenseur émotionnel en guise de bande son , Tetsuya Takahashi avec son équipe porte Xenoblade Chronicles 3 au panthéon des chefs d’œuvre de sa catégorie.