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Victoria [Critique]

Cét été l’Allemagne est à l’honneur sur Roxarmy. Avant la Gamescom de Cologne, une véritable pépite du cinéma germanique a atterri dans les salles obscures de l’Hexagone.
victoria1Plébiscité dans son pays, outre son Ours d’Argent au festival du film de Berlin, Victoria a aussi cumulé les récompenses au Deutscher Filmpreis, l’équivalent allemand des Césars.
Avec 6 Lolas dont celui du meilleur film, de la meilleure réalisation, de la meilleure photographie et de la meilleure musique, le film a également obtenu le Grand prix du festival du film policier de Beaune 2015 où s’était distingué Les enquêtes du département V : Profanation.
Ne vous laissez pas tromper par le synopsis bien simpliste en apparence. A Berlin, une jeune fille espagnole en sortant de boite de nuit rencontre une bande de jeunes autochtones un peu paumés.
Sonne le plus sympathique d’entre eux essaie de la convaincre de les suivre pour connaitre le vrai visage de Berlin. En acceptant, Victoria ne réalise pas encore comment crescendo les galères vont s’enchainer.
Alors qu’il ne s’agit pas d’un film d’horreur, depuis REC de Jume Balaguero et Paco Plaza aucun film n’avait réussi à me surprendre et me captiver autant dans son déroulement.
L’admiration, le désir, la joie, la tristesse, l’amour, la peur, on parcourt plusieurs fois la totalité du spectre des émotions en accompagnant Victoria dans son voyage au bout de la nuit.
Les qualités du film de Sebastian Schipper ne s’arrêtent pas à l’authenticité et l’excellente performance de ses acteurs qui ont improvisé la plupart des dialogues. Incarner Victoria nécessite un jeu à la fois empreint de fragilité et de force. Pour son premier long, Laia Costa réussit haut la main l’exercice.
La photographie et le travail de la lumière sont d’un esthétisme abouti et très élaboré. En tournant l’intégralité de son film en un seul plan séquence, sans coupure et en temps réel, le réalisateur a forcé l’admiration de Darren Aronosky. Ce dernier a déclaré que ce film allait bouleverser le monde.
En adéquation avec les émotions que provoque le film, la réussite de Victoria provient également de la sensibilité et de la profondeur de la musique composée ou sélectionnée par Nils Frahm.

Elle commence par de l’electro oppressante et hypnotique, passe par du classique avec l’enivrante première Valse de Méphisto de Franz Liszt pour aboutir à des mélodies éthérées, mélancoliques, douloureuses parfois.
Au delà de l’exploit technique, Victoria prouve que le cinéma, bien plus que des sensations, aide à se souvenir que nous sommes vivants. C’est de plus en plus rare, ne manquez pas cette occasion.

Victoria
Sortie le 1er Juillet 2015

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