A l’heure où Arnold Schwarzenegger revient dans son rôle mythique de Terminator, Sylvester Stallone l’autre star du film d’action des années 80 fait aussi son retour au cinéma. S’il apparait rajeuni, ce n’est pas à grand renfort d’effets spéciaux mais simplement parce que la version restaurée du tout premier Rambo sort le 15 juillet. Trop jeune pour l’avoir vu en salles, revoir ce film sur grand écran était une seconde chance que je n’ai pas manqué de saisir. De retour du Vietnam, John Rambo est à la recherche des ses anciens compagnons d’armes. Alors qu’il arrive dans une petite ville pour s’y restaurer, il est raccompagné par un sheriff qui ne veut pas y voir trainer des vagabonds. Humilié, l’ancien béret vert, héros de guerre décide de passer outre. Arrêté puis molesté au commissariat, les réflexes du passé de ce survivant ressurgissent. Après avoir neutralisé ses geôliers, il s’enfuit. Le shérif et ses hommes vont alors traquer le fugitif mais cette proie toute particulière va leur donner bien du fil à retordre. Le Vietnam a traumatisé l’Amérique. Elle n’en est pas ressortie victorieuse et comme pour exorciser ses démons, cette guerre a fait l’objet de plusieurs adaptations par des grands noms du cinéma :
Apocalypse Now de Francis Ford Coppola,
Platoon d’Oliver Stone,
Full Metal Jacket de Stanley Kubrick.
Réalisé par Ted Kotcheff, Rambo a été partiellement tourné au Canada. Les images de cette nature brute, sauvage et hostile participe efficacement à immerger le spectateur dans une ambiance rythmée et haletante. Malgré leur brièveté, les dialogues font mouche et Sylvester Stallone parvient même à émouvoir durant certains échanges. Si vous ne le connaissez que par Expandables, c’est l’occasion rêvée de le voir jouer ce rôle qui a confirmé son statut de star. Le shérif interprété par Brian Dennehy est aussi détestable que pathétique dans son rôle de représentant des forces de l’ordre. Au pouvoir limité, il trouve enfin l’occasion d’en abuser. Les fans des Experts seront amusés de découvrir David Caruso au tout début de sa carrière. Quand aux gameurs qui attendent impatiemment la sortie de Metal Gear Solid V: The Phantom Pain, ils verront peut être en Richard Crenna alias le colonel Trautman une certaine ressemblance avec le personnage de Roy Campbell. Enfin avec entre autres des films comme Alien, le 8ème Passager, Star Trek, Gremlins, Mulan ou encore Poltergeist dont le reboot vient de sortir, Jerry Goldsmith prouve en signant la BO tout son génie et sa maestria du sens dramatique. Sous estimé en son temps, Rambo est en apparence une film d’action mais derrière lequel se dessine une critique subtile des contradictions du pays de l’Oncle Sam. Il témoigne de la poursuite du conflit non plus à l’extérieur mais au sein même des Etats unis. Cette Amérique profonde et bien pensante qui a honte et rejette ses vétérans alors que de ces derniers déjà traumatisés par la guerre sont et en proie à un véritable désarroi psychologique.
