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La Planète des Singes : L’Affrontement [Critique]

J’ai déjà assisté à des projections qui sortent de l’ordinaire mais celle des survivants pour La Planètes des Singes : l’Affrontement figure désormais parmi les plus originales. Journalistes et blogueurs avaient rendez-vous place de l’Opéra à Paris pour une destination inconnue.
planetedessingesSortis du bus, nous nous sommes retrouvés à Aubervilliers dans un immense entrepôt désaffecté. Cabanon de fortune, carcasse de camionnette et signalétique de pandémie, la mise en scène de l’univers post apocalyptique était très réussie. J’ai particulièrement apprécié les visuels tagués à la bombe et affiches de propagande reprenant certaines maximes du film. Je m’attendais presque à ce que surgissent des singes armés sur des chevaux nous invectivant d’un cinglant « Avancez, humains ». Mais avec cet épisode nous n’en sommes pas encore à ce stade.
Je n’étais pas au bout de mes surprises quand après avoir passé les fils barbelés, j’ai découvert la salle de projection éphémère composée de fauteuils et de canapés de récup mais confortables. En attendant le début du film, le visage de César donnait à la scène un petit coté 1984, inquiétant donc plaisant.
Je suis fan de l’oeuvre de Pierre Boulle, du livre à sa première et mémorable adaptation cinématographique avec Charlton Eston en passant par les suites, la série Tv des années 70 avec Roddy McDowall et même la polémique version de Tim Burton. Le premier opus de cette nouvelle saga rebootée m’avait fait bonne impression et j’avais hâte de voir comment la suite des événements allait être développée.
La substance qui a permis aux singes d’augmenter leurs capacités cérébrales s’est révélée létale pour l’humanité. Alors que les survivants naturellement immunisés tentent de reconstruire un semblant de civilisation, les singes se sont organisés dans la forêt sous l’égide de César. Irrémédiablement les intérêts des premiers finissent par entrer en conflit avec les aspirations des seconds.
La Planète des Singes : l’Affrontement de Matt Reeves est esthétiquement travaillée, les effets spéciaux sont très convaincants. Malheureusement en basant le scénario sur la structure d’un western, les auteurs ont réduit le potentiel de cette histoire. Retracer en science fiction le mythe de la création de l’Amérique avec les cowboys et les indiens est véritablement sans surprises.
Le système sociétal des singes est beaucoup trop anthropomorphique. Les acteurs (humains) manquent de charisme malgré la présence de Gary Oldman. Jason Clarke n’arrive pas à pallier l’absence de James Franco. Par contre, Andy Serkys, le gollum du Seigneur de Anneaux est convaincant dans le rôle de César.

Je retiens toutefois le personnage de Koba joué par Toby Kebell. Ce singe acharné est terriblement badass dans son look, sa haine de l’espèce humaine et sa soif de pouvoir. Au point que je me suis procuré le coffret Fnac contenant :

L’Affrontement reste malgré tout un bon film de divertissement qui n’exploite pas suffisamment l’univers de Pierre Boulle et je ne vous parle pas de la 3D.  La Bataille de la Planète des Singes de 1973 dont s’inspire l’Affrontement conserve donc ma préférence.

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