Si les « 6 ans » ont monopolisé ce mois de janvier, ce dernier se termine avec du cinéma comme vient le dessert après un bon repas. Il est encore meilleur quand on le partage ou quand on le découvre et c’est exactement ce qui est arrivé quand j’ai assisté à la projection du Temps de Rêves d’Andreas Dresen. Il s’agit de l’adaptation du roman allemand de Clemens Myers « Quand on rêvait ». En Allemagne de l’Est, la fin des années 90 correspond à l’âge où Daniel, Rico, Mark, Walter et les autres s’affranchissent de l’encadrement rigide de l’école et des mouvements de la jeunesse communiste. Ils n’ont pas un mauvais fond mais, la vitalité de leur jeunesse les pousse à expérimenter toutes sortes d’excès. La drogue, l’amour, le défi à l’autorité, les affrontements avec d’autres bandes, les boites underground vont désormais rythmer la vie de ces jeunes exaltés en quête d’un utopique absolu. Ce qui est frappant dans Le temps des rêves c’est la justesse avec laquelle Andreas Dresen dépeint l’universalité de la jeunesse. Qu’elle soit d’Amérique du nord ou d’Europe de l’est, on retrouve les mêmes symptômes et ce moment particulier de la vie où s’entrechoquent avec fracas espérances et désillusions. Cette contradiction est parfaitement interprétée par les acteurs. En incarnant des personnages d’un âge équivalent, elle est sûrement aussi comprise que vécue. Dans toute cette exubérance parfois violente, ils parviennent à faire transparaitre la bonté qui anime ces jeunes Ce paradoxe se retrouve dans la photographie où la grisaille de certaines constructions de Leipzig contraste fortement avec la lumière émanant des visages et les couleurs qui explosent littéralement dans les boites de nuit. Belgica, un autre film à venir en février, se consacre entièrement cette partie du scénario. Je n’hésiterai pas à comparer les différences de traitement quand il sera sorti. En toute logique la musique y jouera un rôle prépondérant. Les morceaux qui constituent la bande son du « Temps des Rêves » se joue donc des oppositions en faisant cohabiter la rétro pop des années 90 avec Ace of Base ou Roxette et l’electro industrielle d’Underground Resistance sans oublier le planant A New Error de Moderat.
Voir le temps des rêves est une véritable cure de jouvence. Si vous êtes déjà jeune, vérifiez que vous l’êtes toujours. Le Temps des Rêves
Sortie le 03 février 2016
