C’est sur les Champs Elysées, que j’ai eu la chance d’aller voir White Bird en présence de son réalisateur. Après Mysterious Skin en 2004, Gregg Araki revient sur grand écran avec l’adaptation du roman de la poétesse et romancière américaine Laura Kasischke : Un oiseau blanc dans le blizzard.
Nous suivons la vie de Kat Connors. Adolescente elle découvre sa sexualité dans les bras de son voisin, lorsque du jour au lendemain sa mère disparaît sans laisser de traces.
Kat semble à peine troublée par cette absence et ne paraît pas en vouloir à son père, un homme effacé. Mais peu à peu, ses nuits peuplées de rêves vont l’affecter profondément et l’amener à s’interroger sur elle-même et sur les raisons véritables de la disparition de sa mère…
Loin des stéréotypes du teenage movie, l’intrigue principale du film se concentre plutôt autour de la famille. Certes l’héroïne mène une vie d’adolescente, voire de jeune femme toutefois ses histoires d’amour et d’amitié ne servent que d’arrière plan.

Le casting de White Bird est définitivement de haute volée. Du conflit intérieur qui habite Kat, magnifiquement rendu par Shailene Woodley, à Eva Green dans le rôle de la mère de famille perdue et torturée, en passant par Christopher Meloni qui joue un homme effacé, subissant résigné, toutes les injures de sa femme, la direction des acteurs est impeccable.

Les ressorts scénaristiques sont particulièrement soignés en particulier les rêves de Kat qui revêtent une importance capitale dans sa relation avec sa mère.
Véritables moteurs de ses interrogations, ils sont mis en scène de manière onirique et très visuelle, que ce soit au niveau des couleurs ou des perspectives. A chaque choix correspondent une esthétique et une atmosphère particulière.
La bande originale composée des standards des années 80 renforce l’ambiance kitsch délibérément voulue par le réalisateur de the Doom Generation. Gregg Araki nous propose avec White Bird une oeuvre qui grossira à coup sur la liste de ses films à succès.

White Bird
Sortie le 15 octobre 2014